Ce général à qui Clemenceau confia une mission
Un hommage a été rendu lundi 18 mars au général Joseph Plique, un Haut-Marnais à qui Georges Clemenceau demanda de réorganiser la gendarmerie nationale.
Lundi 18 mars, le cimetière de Gudmont était le théâtre d’une belle cérémonie. A l’honneur, le général Joseph Plique, Saint-Cyrien, enterré ici dans son village de cœur où il est décédé en 1949. Haut-Marnais, né à Montreuil-sur-Thonnance en 1866, il a servi d’abord dans l’infanterie, puis à la Garde Républicaine avec le grade de lieutenant. Après diverses affectations, il a commandé la compagnie de gendarmerie de la Lozère de 1908 à 1911. Il a publié, en 1912, un ouvrage “Histoire de la Maréchaussée du Gévaudan”, un texte où il a expliqué la nécessité de bien comprendre un territoire pour mieux le servir. Pendant la Première Guerre mondiale, il a dirigé, en qualité de lieutenant-colonel, la 12e légion de gendarmerie regroupant cinq départements du Sud-Ouest. Il avait la difficile mission d’organiser la convocation des conscrits et participé aux opérations permettant de mettre fin à la mutinerie de 9 000 soldats russes regroupés à La Courtine (Creuse), inspirés par la révolution bolchevique.
Il réorganise la gendarmerie nationale
C’est dans ces circonstances que Georges Clemenceau le remarque et lui demande de réorganiser la gendarmerie nationale. Sous son autorité, la gendarmerie qui n’était qu’un simple bureau au sein du ministère des Armées, devient une direction à part entière en 1920. Cette cérémonie est à mettre à l’actif de la 3e promotion du cours supérieur d’enseignement militaire de la gendarmerie. Cette promotion est constituée de 86 officiers, 70 Français et seize étrangers venus des pays d’Afrique, âgés de 30 à 45 ans.
Issus de mondes divers, juridiques, scientifiques, sous-officiers, grandes écoles, les promus sont suivis dans leur formation par le général trois étoiles Michel Pidoux. Il a d’ailleurs honoré cette cérémonie de sa présence. La formation dure huit semaines et les orientations sont ensuite très diverses : école de guerre, INSP, Sciences Po, HEC, écoles de commerce, de communication ou d’intelligence économique. C’est en cherchant à rendre hommage à un ancien qu’un élève de cette promotion, Florian Gerbal, a redécouvert la richesse d’actions du général Plique. Il a proposé alors de le mettre à l’honneur. Proposition vite acceptée et les recherches ont amené à retrouver ses traces dans le village de Gudmont. La municipalité a aidé à créer les contacts nécessaires. La maire et une adjointe ont reçu une médaille commémorant cette importante manifestation.
Il a été rappelé que chaque gendarme doit aujourd’hui quelque chose au général Joseph Plique : les statuts qui ont changé, les écoles créées, la prestigieuse EOGN, la création de la Garde républicaine mobile en 1921. Outre la représentation nombreuse de cette promotion, les gendarmeries locales ou départementales étaient aussi présentes.
Emus, les descendants du général étaient présents et ont joliment parlé de leur arrière-grand-père. Ils possèdent toujours la maison de leur aïeul. Ils y viennent souvent et s’y retrouvent au milieu des souvenirs qui ornent encore cette ancienne demeure. Le vin d’honneur offert par la mairie a permis un réel échange entre tous.