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CCI : le bilan de Jean-Bernard Hergott

DG de la CCI depuis une vingtaine d’années, Jean-Bernard Hergott s’apprête à passer la main. Le regard expert – et amoureux – qu’il pose sur nos entreprises et notre territoire est intéressant.

L’emblématique Directeur général de la CCI Meuse-Haute-Marne depuis une vingtaine d’années s’apprête à faire valoir ses droits à la retraite. Originaire de la région de Forbach, Jean-Bernard Hergott est arrivé en 1990 en Haute-Marne en poste à l’antenne de Langres de la Chambre de commerce et d’industrie.

Quel regard posez-vous sur l’évolution des entreprises haut-marnaises durant votre mandat ?

J.-B. H. : « Je suis marqué par leur forte professionnalisation ! Elles ont formidablement monté en puissance en technicité et en savoir-faire. Cette montée en gamme est impressionnante. Elles ont aussi investi énormément, bien davantage qu’auparavant. Elles se sont aussi peu ou prou spécialisées. On trouve en Haute-Marne des vraies pointures en énergie, en aéronautique, en automobile, dans la santé. Les meilleures sont restées et ce sont développées ».

Grâce à quoi ?

J.-B. H. : « Je dirais notamment “grâce à qui ?”. Grâce aux chefs d’entreprise. Être patron aujourd’hui, c’est un sacerdoce. Il faut leur tirer un coup de chapeau »

Et s’il fallait identifier un point faible dans nos entreprises ?

J.-B. H. : « Je dirais sans doute les ressources humaines. Nos entreprises manquent de savoir-faire RH. Elles gagneraient à fréquenter l’association Progrès du Management (APM) ou à acquérir les compétences les plus complexes qui leur manquent. La “matière humaine”, c’est un domaine compliqué, sensible. Je dirais que dans ce secteur, nous avons encore une marge de progression. Mais j’observe que parmi ce qui fait qu’une entreprise se développe, il y a les capacités RH. Selon moi, pour ls entreprises de notre territoire, c’est l’enjeu de demain ».

Encore faut-il qu’elles trouvent les salariés qui seront les acteurs de ce développement…

J.-B. H. : « Nous verrons si l’ère post-covid tient ses promesses de fin d’exode rural. Si nous ne parvenons pas à inverser la tendance démographique actuelle, ce sera compliqué pour tout le monde. On sait que les entreprises haut-marnaises recrutent. On sait qu’ailleurs se multiplient les plans sociaux. Comment faire venir ces salariés en Haute-Marne ? Il faut non seulement faire savoir qu’on a des possibilités de travail, mais plus encore, il faut les accompagner dans cette mutation. Là, il y a du boulot ».

Pas seulement pour les entreprises…

J.-B. H. : « Il est indispensable que les principaux élus du territoire soient convaincus de l’absolue nécessité de travailler ensemble. Il faut mettre tous les acteurs dans le même mouvement. Nicolas Lacroix est légitime pour porter cette vision qui verrait aussi les élus et le monde de l’économie travailler plus étroitement ».

La CCI, elle aussi, a-t-elle évolué durant toutes ces années ?

J.-B. H. : « pour la Chambre, ce n’est plus le même monde. On avait à l’époque des structures très lourdes. On était bien moins qu’aujourd’hui dans la logique du service-client. Les collaborateurs de la Chambre jouent un tout autre rôle qu’il y a 20 ans ; même si la Chambre n’a pas encore la vélocité d’une entreprise… ».

L’heure a sonné d’esquisser un bilan…

J.-B. H. : « J’ai adoré vivre ce que j’ai vécu en Haute-Marne. Ce fut souvent un vrai bonheur de travailler ici. J’ai eu régulièrement des challenges à relever. J’ai travaillé avec des présidents de qualité. Je souhaite à tous mes collègues d’avoir un président comme Jean-Paul*. Il y a un vrai engagement de sa part pour la Chambre et nos entreprises. Il se sent investi. Nous avons une relation permanente d’écoute et de confiance. Il partage toutes les informations. Il est très attaché à la relation humaine. Quand la Chambre souffre, il souffre ! Il est ma meilleure expérience de président ».

Une place à part pour Donnely

Qui sait ou se souvient que Jean-Bernard Hergott n’est pas étranger à la venue de Donnelly en Haute-Marne ? « Un jour, je reçois un fax de Chicago pour un groupe qui cherche à s’implanter en France. Je donne quelques coups de fil pour essayer de caler un rendez-vous avec un émissaire américain. Il vient. On travaille six mois sur le dossier ; suffisamment pour qu’ils reviennent cette fois plus nombreux. Ce jour-là, il fait beau. Ils sont séduits par la vue sur les remparts de Langres. Alors on bosse plus encore, avec Jean-Marie Roberty. On a un document de 100 pages à remplir ! On propose aux Américains d’aller leur présenter notre dossier chez eux. On bâtit un énorme cahier technique. En juillet 92, je pars donc aux USA avec Sylvie Reig. C’est gagné. Ils signent en janvier 93. A l’époque, ils promettaient 25 emplois. On sait où on en est ! »

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