Cause perdue ? L’édito de Christophe Bonnefoy
La démission de Nicolas Hulot du gouvernement a agi comme un électrochoc. C’est le grand mot qui nous est servi à toutes les sauces depuis son annonce tonitruante. Mais électrochoc pour qui, précisément ? Et peut-être pas dans le sens le plus attendu.
Son départ sonne comme un constat d’échec. Pas tant pour lui. Avec les maigres armes qu’on a bien voulu lui mettre entre les mains, il est allé au bout du bout de ce qu’il pouvait réaliser. En revanche, ce lâcher prise auquel il aura résisté tant qu’il aura pu, montre à quel point mettre en place une vaste et efficace politique en matière d’écologie relève de l’utopie. Et en l’occurrence, peut-être, d’un vrai manque de volonté. Visiblement, on a attribué au ministre la casquette de magicien de l’impossible. Peut-être même de faire-valoir au nom de la cause verte. Pourtant, le devenir de notre planète devrait être la priorité des priorités. Certes, la vision écologiste est à court ou moyen terme, alors que les difficultés de nos concitoyens sont vécues au jour le jour. Elles exigent des réponses immédiates. Pensez donc… l’avenir de notre petite Terre, ce ne serait pas pour tout de suite. Et c’est a priori trop lointain pour que les dirigeants de la planète aient conscience du danger de mort qui nous guette.
Electrochoc ? Pour quelques prétendants au poste, c’est sûr. Ils sont déjà plusieurs à se (re)découvrir des velléités. Peut-être pensent-ils qu’ils feront mieux que Nicolas Hulot. Ou plus probablement qu’ils pourront revenir sur le devant de la scène. La vraie écologie, finalement, est sans doute plus dans nos petits gestes quotidiens que dans ces politiques qu’on n’arrive pas à mettre en place. Bien peu de choses pourtant – même si c’est déjà beaucoup – au regard du bouleversement sociétal qui serait nécessaire pour sauver notre environnement.