Cathédrale : la dernière phase en cours

Divisée en trois phases, la réfection de la façade occidentale de la cathédrale Saint-Mammès est dans sa dernière ligne droite sur la tour Nord. Les travaux d’étanchéité sont menés mais également une reprise de l’abat-son, côté Sud, qui s’est couché.

Derrière la bâche blanche qui flotte au vent, les hommes de l’art sont au travail. Malgré le froid, le vent, les tailleurs de pierre, le couvreur poursuivent leur œuvre de restauration de la façade occidentale de la cathédrale. Un chantier qui a été lancé le 16 novembre 2020 par le montage d’un impressionnant échafaudage qui  entourait la tour Sud.

Prévu pour s’étaler sur 37 mois, et pour un montant de 2,57 millions d’euros, ce chantier est bien plus qu’esthétique. En effet, la cathédrale souffrait de maux récurrents concernant l’étanchéité. Un mal qui a fait l’objet de plusieurs interventions et qui au final ont fait plus de mal que de bien. C’est en tout cas le constat qui ressort actuellement. Ainsi tous les chapiteaux avaient été recouverts d’une épaisseur de plusieurs centimètres de béton pour l’étanchéité. Une méthode qui s’est révélée inopérante dans le temps car l’humidité a réussi à s’infiltrer et occasionner plus de dégâts.

«Les travaux sont de même nature que pour la tour Sud», indique le conservateur de la cathédrale, Jean-Pascal Lemeunier, architecte des Bâtiments de France.

Une maçonnerie plus abîmée sur la tour Nord de la cathédrale

Le béton retiré sur les chapiteaux est remplacé, comme à l’origine par des plaques de plomb de 3 mm d’épaisseur. Un des avantages est que cela affine l’ensemble comme on peut le voir sur la tour Sud qui est terminée. Olivier Simon, couvreur-zingueur des Monuments historiques pour l’entreprise Vosgienne Coanus estime à environ 7 tonnes le poids de plaques de plomb qui seront nécessaires pour la tour Nord.

Ce chantier a aussi révélé un problème sur l’abat-son, situé du côté de la nef. «Il y avait un défaut de charpente et il s’est couché sur douze centimètres. Il n’y avait plus d’ancrage. Il a fallu remettre en état la charpente de l’abat-son en installant un échafaudage à l’intérieur de la tour», commente Olivier Simon. Il ne reste plus qu’à reposer les ardoises et le plomb de protection.

«Nous avons un travail de maçonnerie plus important ici que pour la tour Sud», indique Jean-Pascal Lemeunier. Plusieurs sculptures de chapiteaux ont été reprises, notamment. Et comme pour l’ensemble de la façade, du coulis à la chaux est injecté entre les joints, derrière les pierres qui ont été changées.

«Le chantier est dans les temps. La date d’achèvement est programmée pour le 1^er février», annonce Jean-Pascal Lemeunier. Une fois l’échafaudage retiré, la façade occidentale totalement rénovée fera alors briller la pierre de Langres nettoyée, en attendant le prochain chantier. En effet, la direction des affaires culturelles (Drac)  commence à étudier les travaux sur la toiture du déambulatoire.

Ph. L.