Cathédrale de Langres : c’est reparti pour un tour !
L’échafaudage de la tour Sud de la cathédrale de Langres sera bientôt totalement démonté quand celui de la tour Nord est monté simultanément. La troisième et dernière phase du chantier de rénovation de la façade de la cathédrale va se poursuivre dès fin janvier.
Encore quelques jours et la tour Sud sera entièrement délivrée de sa ceinture de métal. L’échafaudage sera totalement retiré, alors que déjà il est en cours de montage autour de la tour Nord. Pendant cette période, les portes d’entrées de la cathédrale ont été condamnées afin de ne mettre personne en danger. L’entreprise Charpentier PM a donc fait ouvrir la porte du côté de la rue des Abbés Couturier.
Pour cette transition dans le chantier débuté en décembre 2020, l’architecte en chef des Monuments historiques, Charlotte Hubert, est venue se rendre au pied du mur de l’éclat retrouvé pour les deux tiers de la façade occidentale de la cathédrale. L’aérogommage de la pierre de Langres a fait merveille. On redécouvre la vieille dame sublimée par le soleil rasant d’hiver, lorsque ce dernier est présent.
«Maintenant que l’on est bien rodé après avoir fait la tour Sud, on passe d’une tour à une autre», commente Charlotte Hubert. Le travail demandé est identique : rendre étanche la façade.
«C’est strictement le même travail en mettant du coulis au cœur des maçonneries. On va pouvoir retirer ses coulures blanchâtres en surface, liées aux injections de béton. Les joints se dégarnissent et l’eau rentre au cœur de la maçonnerie pour ressortir en façade. On pensait à l’époque que le béton était étanche, il ne l’est pas en fait», explique l’architecte en chef des Monuments Historiques.
Le plomb à la place du béton
Cet ajout de béton est visible encore sur la tour Nord. Juste en dessous des balustrades des tours, des plaques successives de béton ont été coulées sur la corniche. Cela est d’autant plus visible aujourd’hui que cette corniche est maintenant plus fine sur la tour Sud, après que le chantier l’en a débarrassé. A la place, ce sont des feuilles de plomb qui sont posées. Sur les corniches en dessous des balustrades comme sur les appuis de fenêtres pour les vitraux.
«Pour l’instant, on voit bien l’ajout des plaques de plomb, mais avec le temps il va blanchir», fait remarquer Charlotte Hubert. «En fait, c’est surtout un gros chantier de couverture, c’est d’ailleurs la partie la plus importante», note-t-elle. Une protection avec des feuilles de plomb avait été mise en œuvre, sur certains éléments, lors de précédents chantiers. «Mais les joints de dilatation étaient trop serrés ce qui fait que les plaques se sont déchirées avec le temps», a constaté l’architecte en chef des Monuments Historiques.
Pour cette dernière phase de travaux qui va durer treize mois, la Direction régionale des Affaires culturelles, qui a en charge l’entretien de la cathédrale, a souhaité que soit traitée la cour Nord de la cathédrale. C’est celle qui fait l’angle avec la rue des Abbès Cordier. «On va la libérer de cet aspect verdoyant en refaisant le pavement», indique Charlotte Hubert.
Le montant global des travaux est de 2,57 millions d’euros qui est pris en charge par l’Etat.
Ph. L.