Carte scolaire de la Haute-Marne : les zones rurales toujours plus touchées
Le Comité technique spécial départemental (CTSD) a arrêté le projet de carte scolaire pour l’année 2021-2022. Pas moins de 20 fermetures de classe se profilent contre sept ouvertures. Le nord du département et les zones rurales paient à nouveau le plus lourd tribut.
La crise sanitaire n’y change rien. Implacable, la mécanique habituelle des services académiques de l’Education nationale s’est mise au travail pour élaborer la carte scolaire, au premier degré, de l’année 2021-2022. Conformément à la procédure, un Comité technique spécial départemental (CTSD) s’est réuni, mardi, autour du nouveau directeur académique des services de l’Education nationale (Dasen). Ce comité a pour charge d’arrêter le projet définitif de carte scolaire. Celle-ci doit ensuite être validée formellement et définitivement lors du Conseil départemental de l’Education nationale (CDEN), qui devrait être réuni le mois prochain. Néanmoins, le CDEN, habituellement, ne retouche presque jamais, ou très à la marge, le projet arrêté par le CTSD. C’est donc la carte scolaire quasi définitive qui se profile à l’issue de la réunion de mardi.
Celle-ci prévoit 20 fermetures de classe, contre sept ouvertures, sur l’ensemble du département. Ce ratio, négatif, est cependant moindre qu’initialement craint. De nombreuses rumeurs circulaient ces dernières semaines, notamment sur les réseaux sociaux, évoquant plus d’une trentaine de fermetures de classe. Au final, le dernier groupe de travail avait permis, début février, d’envisager une liste comprenant 29 fermetures et six créations. Le CTSD de mardi a ainsi permis une évolution plutôt favorable. Si l’ensemble des représentants syndicaux ont voté contre les suppressions par principe (ce qui entraînera d’ailleurs la réunion d’un nouveau CTSD “de repli” le 18 février, qui ne devrait rien changer), certains ne cachent pas, en privé, un certain soulagement devant ce résultat final, à défaut d’une franche satisfaction. Il n’en demeure pas moins, en effet, que 20 classes devraient ainsi disparaître en Haute-Marne à la prochaine rentrée. Comme souvent ces dernières années, c’est surtout le nord du département qui concentrera le gros des suppressions (six sur la circonscription de Joinville et cinq sur celle de Saint-Dizier), qui seront loin d’être compensées par les créations.
Le blues des petites communes
Par ailleurs, la carte scolaire semble, d’année en année, un symptôme prononcé de la disparition progressive des services publics (comme l’évoque, par exemple, la chanson “Les oubliés” de Gauvain Sers…) dans les zones rurales. Les villages vont, en effet, payer à nouveau un prix fort (pour des raisons, toujours, d’effectifs) alors certains d’entre eux investissent justement pour sauver leurs écoles. Ainsi, à Bussières-lès-Belmont (commune de Champsevraine), où l’une des deux classes élémentaires va être supprimée, le maire, Bernard Frison, ne cache pas son désarroi. « On avait la volonté de maintenir avec de nouveaux atouts pour le bien-être des enfants », souligne-t-il, en évoquant notamment les projets, validés il y a à peine quinze jours, de constructions d’un nouveau local pour les activités périscolaires et d’aires de jeux à proximité de l’école. Autant de perspectives qu’il avait rappelées à l’Inspectrice de la circonscription de Langres. En vain, pour l’instant…
Nicolas Corté
Les classes sauvées
Le CTSD est revenu, mardi, sur neuf suppressions de classe initialement envisagées. Voici les établissements scolaires menacés qui garderont finalement l’ensemble de leurs classes :
• RPI Bourdons-sur-Rognon/Esnouveaux/Ageville.
• RPI Chauffourt/Sarrey.
• Cusey, école élémentaire.
• Eclaron-Braucourt-Sainte-Livière, école primaire.
• Froncles, école élémentaire.
• Le Pailly, école primaire.
• Mandres-la-Cote, école primaire.
• Parnoy-en-Bassigny, école primaire.
• Saint-Dizier, école élémentaire Jean-de-La-Fontaine.
Les suppressions de classes
Circonscription de Saint-Dizier
• Saint-Dizier, école élémentaire Albert-Camus : de onze à dix classes.
• Saint-Dizier, école maternelle Léon-Gambetta : de quatre à trois classes.
• Saint-Dizier, école maternelle Michelet : de cinq à quatre classes.
• RPI La-Porte-du-Der/Voillecomte : de cinq à quatre classes.
• Villiers-en-Lieu, école primaire : de huit à sept classes.
Circonscription de Joinville
• Brousseval, école primaire : de sept à six classes.
• Donjeux, école primaire : de dix à neuf classes.
• Doulaincourt-Saucourt, école primaire : de cinq à quatre classes.
• Doulevant-le-Château, école primaire : de quatre à trois classes.
• Rachecourt-sur-Marne, école primaire : de quatre à trois classes.
• Saint-Blin, école primaire : de cinq à quatre classes.
Circonscription de Chaumont
• Chaumont, école primaire La Fayette : de dix à neuf classes.
• Chaumont, école primaire Pierres Percées : de sept à six classes.
• Bologne, école maternelle : de quatre à trois classes.
• RPI Villiers-Le-Sec/Euffigney : de six à cinq classes.
Circonscription de Langres
• Auberive, école primaire : de quatre à trois classes.
• Bussières-lès-Belmont (Champsevraine), école primaire : de trois à deux classes.
• RPI Leffonds-Marac : de cinq à quatre classes.
• Rolampont, école primaire : de huit à sept classes.
• Saint-Loup-sur-Aujon, école primaire : de trois à deux classes.
Les ouvertures de classes
Circonscription de Saint-Dizier
• Saint-Dizier, école maternelle Lucie-Aubrac : ouverture d’une sixième classe.
• Planrupt, école primaire : ouverture d’une troisième classe.
Circonscription de Joinville
• Joinville, école Diderot : ouverture d’une dixième classe.
• Clefmont, école primaire : ouverture d’une quatrième classe.
Circonscription de Chaumont
• Biesles, école primaire : ouverture d’une septième classe.
• Nogent, école élémentaire : ouverture d’une onzième classe.
Circonscription de Langres
• Saints-Geosmes, école primaire : ouverture d’une septième classe.