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Carnet bleu – L’édito de Patrice Chabanet

C’est vrai, la naissance d’un nouvel héritier à la Cour d’Angleterre ne va pas changer la face du monde. C’est vrai aussi, d’autres événements sont autrement plus importants. C’est vrai encore, il y a quelque chose de suranné et de décalé dans l’expression de rites et d’usages d’un autre temps. Mais dans un monde de plus en plus dur, dominé par les technologies du futur, la tradition apparaît comme une respiration, un répit. Alors, quand Kate Middleton accouche, l’eau de rose vient adoucir la dureté des temps. L’engouement populaire témoigne de cette aspiration aux belles images du bonheur. Cela peut susciter rire et sourire, mais l’histoire des cours princières fait toujours rêver. Les médias spécialisés y trouvent leur compte. Le phénomène n’est pas seulement britannique. L’intérêt de nombreux Français pour tout ce qui se passe à Buckingham palace témoigne d’ailleurs d’une forme de nostalgie de leur ancienne royauté. Comme pour se faire pardonner d’avoir décapité Louis XVI et son épouse Marie-Antoinette.
Cette propension à se passionner pour le système monarchique d’outre-Manche ou d’autres cours européennes ne touche pas que le « bas peuple ». Notre République, à ses plus hauts niveaux, a conservé un mode de fonctionnement qui lui vaut souvent d’être considérée comme une monarchie républicaine. La présidentialisation des institutions en a accru la ressemblance. Le faste de certaines cérémonies ou de certaines rencontres au sommet va dans le même sens. Il faut dire que les lieux de la République s’y prêtent. Ce sont les mêmes que ceux de la Royauté ou de l’Empire. Quand Emmanuel Macron reçoit Vladimir Poutine à Versailles, ce n’est pas innocent. De forts symboles rejaillissent. Ce n’est plus le président russe qui est reçu, mais le tsar de la nouvelle Russie. De l’impact médiatique d’une naissance royale en Angleterre au comportement de nos responsables républicains, il y a finalement beaucoup moins de différences qu’il n’y paraît.

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