Cannes, leurres : Cyprien met dans le mille
Cyprien Mille est crafteur et rodbuildeur. Derrière ces anglicismes se cache une activité qui commence à faire des émules dans l’Hexagone. Elle consiste à réaliser soi-même du matériel de pêche.
On est crafteur quand on fabrique ses propres leurres. On est rodbuildeur quand on réalise ses cannes à pêche. Cyprien Mille excelle dans les deux catégories. Originaire de Condes, il a toujours été attiré par les activités manuelles. C’est aussi un fervent pêcheur. Il a donc marié ses deux passions pour créer 1000 Fishing en parallèle de son travail dans le bâtiment.
En 3D
Installé en Meurthe-et-Moselle, Cyprien a commencé par la conception de quelques leurres pour son usage personnel et pour des amis. Des leurres à carnassiers, bien sûr, car Cyprien aime tout particulièrement pêcher les ésocidés. « Les leurres à brochets sont assez chers à l’achat. Je me suis dit que j’allais me lancer dans leur création. Les premiers modèles en bois étaient assez compliqués à réaliser », assure-t-il.
Et puis l’imprimante 3D s’est vite imposée. Les différentes parties du corps du leurre sont réalisées en résine UV, et sont ensuite assemblées et plombées. Suivent les phases de finition : le ponçage et la peinture à l’aérographe. Comptez quatre heures de travail en moyenne pour un exemplaire de leurre dur articulé type Flag 1000.
Cyprien réalise également des leurres souples en plastique à partir de différentes matrices. Les Crazy 1000 sont des modèles de 15 et 20 cm. La gamme devrait s’enrichir d’un leurre de 10 cm, type Sandra Delalande, adapté à la pêche du sandre et des grosses perches. Le jeune créateur compte aussi mettre au point des modèles olfactifs qu’il ira tester, comme l’ensemble de ses produits, dans les étangs de la périphérie de Nancy, sur la Moselle ou sur la Marne lors de ses passages en Haute-Marne.
Matériel personnalisé
L’engouement pour la pêche aux leurres ne se dément pas depuis quelques années et l’avènement des pêches modernes façon street fishing y contribue pleinement. En la matière, c’est un peu comme pour la mode. Il y a d’un côté le prêt-à-porter et de l’autre la haute couture. Les modèles de Cyprien Mille entrent assurément dans cette deuxième catégorie. C’est de l’artisanat de pointe, du cousu main. Les leurres sont en outre personnalisables à l’instar des cannes qu’il imagine et assemble avec une belle dextérité. « Pour l’instant, je ne fais que des cannes monobrin », souligne Cyprien.
Le matériel est acheté sur Internet chez Rodhouse, le fournisseur le plus complet et le plus compétitif pour ce type de produits. « Je sélectionne les blanks (tige nue, NDLR) en fonction de leur puissance et de leur action de pêche », précise le rodbuildeur qui se chargera ensuite de la mise en place du porte moulinet, des anneaux, des bagues de finition, du fil des ligatures et du but (le cul de la canne, Ndlr) à l’effigie de 1000 Fishing. Comptez entre 400 et 600 euros pour une canne et une dizaine de jours de délai de fabrication. Pour les leurres durs, la fourchette de prix varie de 65 à 85 euros. Pour les leurres souples, il faudra débourser 5 à 10 euros pièce. Le prix de l’excellence et de la différence personnifiée.
A. S
On peut retrouver Cyprien Mille et ses créations sur ses comptes Facebook et Instagram.