Canal : un chantier peu ordinaire sur le pont basculant à Curel
Depuis lundi 18 jusqu’au vendredi 29 juillet, la circulation routière est interrompue entre les villages de Curel et Chatonrupt (près de Joinville). Une intervention peu courante se déroule sur le pont basculant du canal à Curel : des sondages pour vérifier la stabilité.
C’est le bureau d’études Hydrogéotechnique, dont le siège se situe à Fontaines, près de Châlon-sur-Saône (Saône-et-Loire), qui intervient pour tester la bonne assise de l’ouvrage, en sous-traitance du Conseil départemental. Cette société, qui possède des agences dans toute la France, est spécialisée dans les sondages et les forages géologiques, les études des sols et des fondations d’ouvrages. A Curel, deux équipes de machinistes mettent en œuvre une sondeuse de chaque côté du pont. Ces machines-outils, montées sur chenilles, sont françaises : de type “Hydrofore 750”, elles ont été conçues et fabriquées par Hydrogéotechnique elle-même, respectivement en 2005 et 2008. S’il s’agit d’une seconde série de quatre engins produits par l’entreprise, les spécialistes qui les mettent en œuvre proclament fièrement que la dernière série, de quatre sondeuses également, date de 2020. Sur ce chantier curellois, il s’agit d’effectuer des carottages dans les culées en béton du pont, ceci jusqu’à une profondeur de 20 m dans le sol. Après coup, les carottes prélevées dans le béton et la roche calcaire seront analysées en laboratoire au siège d’Hydrogéotechnique.
Le sous-sol mis sous pression
Le résultat de cette étude géologique permettra de déterminer précisément la stabilité de l’ouvrage de Curel. En attendant, le pont demeurant levé, le passage des péniches est toujours assuré durant le chantier.
Le forage et carottage du sous-sol s’accompagnent également de tests de pression jusqu’à 20 m de profondeur. Pour ce faire, la machine introduit une sonde cylindrique dans le sol. Celle-ci, d’un volume de 450 millimètres cubes, est gonflée à une pression de 50 bars à l’aide d’eau et d’azote. Or, si la sonde prend du volume avec une pression inférieure, cela signifie que le sol est mou. A la date de mercredi 20 juillet, le terrain avait été contrôlé conforme de sept à quatorze mètres de profondeur selon les emplacements. Les deux équipes, qui œuvrent d’arrache-pied, ont dû marquer une pause au cours de l’après-midi de mardi 19 juillet du fait de la température ambiante qui atteignait 40°C. La chaleur devenait intenable près des sondeuses menacées de surchauffe. Si les quatre machinistes sont ardennais, ils proviennent des agences de Reims et d’Orléans. A la suite de l’actuel chantier, l’équipe se déplacera à Bayard-sur-Marne pour une opération similaire.
De notre correspondant