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Cali intime, au banc du théâtre 

C’est un Cali comédien que le public du théâtre pourra découvrir. (Photo Billie Larsen)

MUSIQUE. Cali se produira au théâtre, samedi 14 mai à 20 h 30. Le chanteur sera seul sur scène avec son spectacle « Ne faites jamais confiance à un cowboy ». L’artiste nous parle de ce nouveau projet, entre autres confidences.

jhm quotidien : Pouvez-vous nous présenter cet autre « vous » que l’on verra sur la scène du théâtre ?

Cali : « Ne faites jamais confiance à un cow boy », c’est du théâtre-chanson. Je suis comme un clochard céleste, seul sur scène, avec ma guitare. L’idée est de dire « j’écris des chansons sur un banc, le héros ce n’est pas le chanteur, c’est la chanson ». Je joue pour la plupart des nouvelles chansons. Je pars de cette citation de John Ford, « quand la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende », issu du film « L’homme qui tua Liberty Valence ».

jhm q : Vous vous racontez au public…

Cali : C’est l’histoire d’un chanteur aigri, tout seul, qui fait des mauvaises choses. L’histoire d’une rédemption. Il est sur un banc, il croise des gens et ça l’aide à reprendre confiance en lui. C’est un peu ça le démarrage, avec des chansons qui seront au cœur du prochain album. C’est assez sobre, assez nu, j’ai eu envie de voir aussi comment le public le recevait. Mes deux passions, c’est le théâtre et la musique, j’allie les deux. Je me promène, je joue et je chante.

jhm q : C’est interactif ?

Cali : Oui, en quelque sorte. C’est une introspection, je me parle tout seul comme si j’étais dans ma tête, mais je parle au public comme si des gens étaient dans la rue, que je les croisais. C’est là qu’il y a une interaction. C’est assez troublant car le spectacle est écrit, mais il y a une part d’interaction grâce au public. Et il y a une proximité avec les gens, puisque lorsqu’ils s’installent dans la salle, au début, je dors sur ce banc, on est proche. J’ai eu de très bons retours, les gens sont surpris, c’est carrément autre chose.

jhm q : Vous avez dû prendre des cours de théâtre ?

Cali : J’ai des amis dans le théâtre, des acteurs, des metteurs en scène. J’ai fait pas mal de lectures, joué dans des petites pièces, fait un peu de cinéma. J’ai joué « Cowboy mouth » de Sam Shepard pendant quatre mois à la Gaîté-Montparnasse. Ça m’a donné confiance. Je me sers de cette expérience et de mes relations, car ils m’aident beaucoup et j’apprends des choses. C’est une autre facette de la relation avec le public. En concert, il y a des émotions rock, on lâche les chevaux, là, c’est intimiste, il y a beaucoup de choses intérieures. 

jhm q : Vos fans ont-ils été surpris de cette démarche ?

Cali : Tout à fait. C’est arrivé juste après la tournée rock, les gens ne s’attendaient pas du tout à ça, ça casse les choses. Cet été, je repars en tournée avec le groupe, puis je reprendrai le cowboy. Ceux qui m’aiment bien viennent voir Cali et ils découvrent une autre facette.

jhm q : Après « Cavale » en 2020, vous préparez votre onzième album. Comment s’appelle-t-il ?

Cali : Il n’a pas encore de titre et doit sortir à l’automne. L’album se rapproche du tout premier album, il est très sobre dans la production, une prise de voix, guitare, harmonica, violon, des petites touches. Ça reste très organique. Je prépare aussi mon troisième roman. Par les temps qui courent, c’est compliqué, mon bol d’air je l’ai par ce biais ou dans mon rôle de papa. Aujourd’hui, par les temps de folie, on se pose tous des questions. Les moments passés avec les gens sont inestimables. On s’est habitué avec la Covid à commander les livres a la maison, les repas à la maison, on n’avait plus cette vibration, ça prend du temps à revenir. On s’en rend compte en voyant la ferveur du public. On a été enfermé, maintenant c’est là, sur scène, que ça se passe.

jhm q : En 2007, vous aviez apporté votre soutien à Ségolène Royal lors de la présidentielle. Etes-vous toujours engagé ? 

Cali : J’ai pris de la distance. Je vais toujours voter, je m’intéresse. Je suis toujours effaré de ce qui se passe. Je travaille beaucoup avec des ONG, le vrai travail, ce sont elles, le tampon entre les élites et nous, le petit peuple. Les élections c’est bien, mais ce sont les politiques qui nous appellent quinze jours avant. Il faut aller voter, donner son avis, mais je comprends les jeunes désabusés, c’est la faute de nos dirigeants qui, à force de raconter n’importe quoi et de ne pas tenir leurs promesses, sont en train de dégoûter tout le monde. C’est dommage, car quand j’étais gamin, il y avait de vrais moments de démocratie, tout le monde, de gauche ou de droite, pouvait s’engueuler. Les dernières élections, ça a perdu de ça, c’est un peu triste.

jhm q : Est-ce que le public réclame, même dans ce type de format, les titres phares comme « Elle m’a dit » ou « C’est quand le bonheur ? »

Cali : Sur scène je dis « avant j’étais chanteur », j’en joue. Je peux faire quelques notes, ça fait partie du spectacle, ça reste drôle pour ça. C’est aussi ça la phrase de John Ford, « quand la légende est plus belle que la vérité, imprimez la légende ».

N. F.

n.frise@jhm.fr

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