Cagni : la valeur n’attend pas…
Charles Alexandre Cagni n’a pas 25 ans lorsqu’il se retrouve à la tête de l’entreprise de maçonnerie générale qui porte le nom de son grand-père fondateur, depuis les années trente. Il en a aujourd’hui 29 ; il affiche une détermination et un modernisme qui tranchent dans la conjoncture terrible que traverse le bâtiment haut-marnais. (JHM du 27 septembre 2016).
L’entreprise Cagni réalise au moins les trois quarts de son chiffre d’affaires avec les particuliers. C’est un choix assumé, pour son jeune et résolu patron. Un choix qui se défend : «les moins-disants sont trop systématiquement retenus pour qu’on n’ait aucune chance, alors la plupart du temps, je ne réponds plus. Le jour où les mieux disant auront une chance, alors…».
Ces quelques mots résument assez bien toute la stratégie de la société : ne faire que de la qualité et du technique.
Autant dire que si Cagni n’a aucune envie de jouer dans la cour de ceux qui construisent des lycées, il défendra bien mieux ses compétences s’il s’agit d’appliquer un béton de chanvre dans une maison ancienne, ou encore de chauler une façade qui a du cachet. Exigent, il se procure ses produits chez les meilleurs fournisseurs et il a investi dans une machine à projeter spécialisée pour ces matières-là. Alors c’est sûr, ce n’est pas le même prix. Ce n’est pas non plus le même résultat. L’église de Cirey-sur-Blaise, ou encore le “château” de Lamothe-en-Blaisy sont autant de cartes de visite pour une entreprise qui, depuis Joinville, ne va guère au-delà de Saint-Dizier ou Chaumont. Toujours au registre de la technicité, Charles Alexandre Cagni réalise lui-même les teintes de ses enduits, en dosant soigneusement les pigments, au pourcent près.
L’entreprise est naturellement restée de dimensions humaines : «six personnes, cela permet de rester proche de chacun» explique le jeune patron qui met en pratique les cours de management reçus lors de sa formation : «je les laisse prendre des responsabilités, et si possible s’emparer de tâches valorisantes».
Toute l’équipe, patron en tête, part régulièrement en formation : «maintenant, savoir bosser, cela ne suffit plus. Il faut avoir une technicité élevée. Nous partons tous effectuer des stages d’enduits, chanvre et chaux».
La formation “de base” est acquise sur place, au sein de l’entreprise ; Charles Alexandre Cagni ne se berce plus d’illusion sur la possibilité de trouver dans son bassin d’emploi des salariés déjà formés. Il les forme “à la maison”. De même prend-il chaque année un apprenti. Après tout, se forme à faire du haut de gamme et le réaliser à la perfection, ce n’est pas une mauvaise école.