Ça vous parle ? T, comme…
Poursuivons notre rubrique de patois langrois et plongeons-nous aujourd’hui dans l’ouvrage sorti en 1822 “Vocabulaire langrois par Mulson”, cette fois à la lettre T.
Tabourer : « Votre voisin a été tabouré solidement. » Mulson débute son explication par cet exemple mais en ajoute un second : « Cet ouvrier ne fait que tabourer du matin au soir. » En fait, ce terme signifie à la fois “rosser” et “frapper avec insistance”. Ainsi, Mulson insite à s’exprimer ainsi : « Votre voisin a été rossé d’importance » et « Cet ouvrier fait un bruit continuel. Il ne fait que frapper du matin au soir. »
Tac-navette : l’auteur parle ici d’un insecte dont le vrai nom est “Taupin”, dont le nom serait une allusion au bruit que fait l’animal lorsque, retourné sur le dos, il se détend brusquement avec un « clic » audible pour se retourner, ou au travail souterrain de la larve. Mulson explique que ce sont les enfants qui appellent cet insecte “Tac-navette” et qu’ils « prennent plaisir à le retourner cet insecte qui saute en l’air, à l’aide de son élasticité ».
Tennevelle : Mulson ne s’épanche pas sur ce terme mais indique qu’il faut employer le mot “crecelle”.
Tiaque, Tiaquer : « Mon frère a reçu une fière tiaque. Je vais joliment te tiaquer, petite morveuse. » Mulson, après ces exemples, explique qu’il s’agit d’un barbarisme qu’il faut substituer par “Soufflet”. « Dites : “Mon frère a reçu un rude soufflet” ; et rendez les mots “joliment tiaquer” par “battre comme il faut”. »
Toteleu : « Ce mot signifie morceau de pâte étendue et cuite dans une fer. Dites “gaufre dure”. »