ça se complique – L’édito de Patrice Chabanet
Après Aix-Marseille, Paris ? L’évolution des chiffres rend l’hypothèse plus que crédible. Les cas se multiplient et les taux de patients admis en réanimation pour cause de Covid ne cessent d’augmenter. Seul le taux d’incidence chez les personnes âgées demeure « acceptable », et évite à la région parisienne de passer en zone d’alerte maximale. Pour le moment. Le gouvernement se donne quelques jours avant de décider. Une décision lourde de conséquences, car il lui faudra trancher entre deux priorités, le sanitaire et l’économique. Le tohu-bohu provoqué à Marseille par le durcissement des mesures pour endiguer la pandémie donne déjà une idée de ce que pourrait provoquer à Paris la fermeture des cafés et des restaurants. Les risques de désobéissance civile ne sont pas à prendre à la légère. Les dédommagements annoncés par le gouvernement – ils sont bien réels – ne sont rien comparés aux dégâts subis par une profession sinistrée.
On peut d’ailleurs se demander si le passage de zone d’alerte renforcée à zone d’alerte maximale ne prépare pas l’opinion publique à un futur reconfinement dans les zones les plus infectées. Les sondages disent que les Français sont prêts majoritairement à accepter cette contrainte si le contexte l’exige. Mais entre donner son avis sur une hypothèse et vivre la réalité il y a toujours une différence. Et puis l’expérience du coronavirus nous a appris que la période la plus délicate n’est pas le confinement en lui-même mais la sortie de cette période exceptionnelle. Le relâchement peut effacer tous les efforts fournis pendant plusieurs semaines.
L’idéal serait, on le sait, la mise au point d’un vaccin ou d’un traitement. Une lueur d’espoir : l’institut Pasteur de Lille a détecté sur le marché pharmaceutique une molécule efficace pour lutter contre le virus. Reste à procéder aux essais cliniques. Mais manque le financement pour cette phase finale. Cinq millions d’euros…