Ca s’affole – L’édito de Christophe Bonnefoy
Parlera ? Parlera pas ? Fermeront ? Fermeront pas ? Personne ne sait plus grand-chose, face à une situation sanitaire qui se dégrade trop rapidement, trop fort.
On est sans doute arrivé à un moment où, sans aller jusqu’à l’affolement général, on ne sait plus précisément quoi mettre en place pour répondre efficacement à la pandémie.
Seuls les experts du petit écran sont sûrs de leur fait. Et les complotistes. Et encore. Ils ne sont même pas tous sur la même longueur d’onde. Seul le monde médical est unanime, et au moins, son message, à lui, est limpide : il y a urgence. On peut le croire. Le personnel des hôpitaux est en première ligne. Il sait pertinemment que les capacités d’accueil en réanimation sont proches de la saturation. Il voit bien, également, que la moyenne d’âge des malades atteints de la Covid-19 a sensiblement baissé depuis mars 2020.
Alors
comment réagir, aussi bien politiquement que sanitairement ?
Emmanuel Macron, depuis quelques jours, a
donné
l’impression de
vouloir
reporter
autant qu’il le pouvait
sa prise de parole. Les Français, de plus en plus perdus et
inquiets, attendent pourtant un message clair. Et
vite.
Ce
soir, peut-être.
Par
exemple sur l’école. Il
y a de quoi y perdre son latin. Le ministre de l’Education
nationale, Jean-Michel Blanquer, répète à l’envi que les
établissements scolaires ne sont pas « le lieu social
principal des contaminations ». Et
refuse de les fermer. Dans
le même temps, les cas s’y
multiplient et les fermetures de classes sont de plus en plus
nombreuses. Ou
comment les faits semblent venir contredire la théorie…
Chacun, dans son rôle, au sein du gouvernement, temporise en espérant des lendemains meilleurs. Et regarde chaque jour les courbes s’affoler. Jusqu’à faire craindre aux Français l’annonce la plus difficile à entendre : celle d’un reconfinement strict et total.