Ça roule… – L’édito de Christophe Bonnefoy
Même quand ça ne roule plus… ça roule encore pour le dopage. La saison cycliste terminée, les organismes sont au repos. Pas les instances internationales, et on l’espère encore moins celles qui sont destinées à mettre hors course les tricheurs. La tâche est compliquée. Il est bien loin, le temps où les substances illicites étaient si facilement détectables que la machine à punir les voyous du bitume n’avait besoin que d’un peu de volonté pour agir. Ça n’a certes pas toujours été le cas.
Désormais, les petits malins rusent légalement, si l’on peut dire. Ou en tout cas s’offrent la possibilité de contourner le système. On n’a jamais vu, par exemple, autant d’asthmatiques sur les routes du Tour. C’est précisément son asthme qui cause quelques soucis à Christopher Froome. Ou pour le moins le produit utilisé pour se soigner. La dose plus exactement. Ainsi, le quadruple vainqueur du Tour de France inhale du salbutamol, qui possède au demeurant des effets… anabolisants. Pur hasard sans doute. Pas de chance, il s’est précisément fait contrôler sur la Vuelta – qu’il a d’ailleurs gagnée – avec le double de la concentration autorisée. Rien à se reprocher, selon le coureur, qui aurait obtenu l’aval de son médecin. Admettons donc, pour lui ou pour d’autres, que rien ne soit illégal dans l’histoire.
Il faudrait pourtant être bien naïf pour penser que le dopage a disparu du cyclisme. Tout autant qu’il n’existe pas dans d’autres sports. Mais il faut surtout être réaliste. Les tricheurs, évidemment, sont les plus mauvais ambassadeurs de leur discipline. Et c’est peut-être cela le pire au final : aux abords des cols, au bout du compte, plus personne ne croit à la probité de personne. Au détriment de ceux qui sont propres.