Ça guinche et ça aboie dans nos campagnes
Les musiques actuelles ont leur place en milieu rural. Depuis 2007, un bal monté résonne de mille et une notes du côté de Dommarien. Fief des groupes locaux et de danseurs du dimanche, la Niche a vu défiler des artistes de renommée nationale ou internationale. Et le dimanche, c’est thé-dansant !
Ça ne rajeunit pas… A l’hiver 2007, de premières notes résonnaient au milieu de nulle part. Et c’est chouette, nulle part. La Niche ? Un lieu, reculé, un bal monté niché dans un écrin de verdure, en bord de canal, sur le territoire de la paisible commune de Dommarien. En 2007, ça faisait manifestement peur, une salle de concert en zone rurale, au regard du confondant déploiement de forces de l’ordre observé à l’occasion de l’inauguration d’un lieu assurant une diffusion culturelle jusqu’alors limitée dans le Sud haut-marnais. Une salle développée par des jeunes pour des jeunes, forcément, ça effraie. Petite sœur du Festival du Chien à Plumes, organisé, pour rappel, à Dommarien, commune de 160 habitants, La Niche répondait pourtant à une véritable demande dans une zone géographique frappée par déclin démographique et départ de nombreuses forces vives vers des territoires plus attractifs. Les jeunes du coin, notamment, ça leur changeait la vie, plus besoin de filer à Dijon ou ailleurs, la musique venait à eux. Ils ont chanté et dansé. Et pas qu’un peu. François Hadji-Lazaro, La Rue Kétanou, Deportivo, Loïc Lantoine, Les Hurlements d’Léo, Broussaï, Mass Hysteria, Mademoiselle K, Da Silva… Christian Olivier et Angelo Moore, figures des groupes Fishbone et Têtes Raides, ont joué à La Niche, excusez du peu.
Eclectisme en milieu rural
« La Niche fait partie du projet associatif de l’Association Le Chien à Plumes et a pour vocation de proposer une offre culturelle éclectique en milieu rural, par la diffusion de musiques actuelles mais aussi par des actions diverses hors les murs et favorisant le rapprochement local des structures culturelles de son territoire ». La Niche, un repaire pour les jeunes ? Oui, mais pas que. Chaque dimanche, dès 14 h 30, les anciens se pressent à l’écluse N°13 de Dommarien. Ambiance guinguette, un thé-dansant, c’est l’occasion de s’évader, de danser, de boire un coup, pas que du thé, d’oublier son quotidien, le désert médical, un futur en Ehpad, c’est aussi l’occasion de rencontrer une gentille dame, un gentil monsieur, de rompre avec la solitude, c’est surtout l’occasion de vivre ensemble, de ne pas s’enfermer dans des carcans en dansant sur des musiques du monde, parce que oui, l’accordéon, l’amour et le partage n’ont pas de frontières.
Si la Niche accueille des artistes de renommée nationale, internationale, parfois, à l’occasion de résidences ou de concerts, le lieu est naturellement ouvert aux musiciens d’ici. Pour énième preuve, un apéro-concert rassemblera Louise Ellie, Aujon et Wildation le 22 septembre. La suite ? Accrochez vos ceintures, ça va remuer. Ça sentira la bière et la sueur, la bonne humeur, aussi, le 20 octobre. Des anciens et des jeunes, un symbole. Le groupe dijonnais Cutting Corners ouvrira le bal avant de laisser place aux Wampas. Les muselières sont faites pour les chiens, alors oui, ça continuera d’aboyer dans nos campagnes.
T. Bo.