Bye bye Britain – L’édito de Patrice Chabanet
Ça y est, c’est fait…Le Royaume-Uni ne fait plus partie de l’Union européenne. Le Brexit entre en vigueur ce matin. Un divorce qui met fin à des mois de batailles homériques chez les Britanniques et d’impossibles négociations entre le Royaume-Uni et la Commission européenne. Boris Johnson a réussi là où Theresa May avait échoué, en obtenant une séparation à l’amiable. Les ponts ne seront pas vraiment coupés : d’autres négociations vont s’ouvrir sur les modalités d’application du Brexit. Dès lors, on verra si le côté soft ne va pas se transformer en bataille de chiffonniers quand il faudra passer en revue tous les chapîtres qui constituent le corpus des traités européens. Les adversaires du Brexit espèrent pour leur part que ces négociations déboucheront sur une forme d’association qui aura le goût du Brexit mais qui ne sera pas le Brexit. Ce dont on est à peu près sûr, c’est que l’Union européenne est en position de force. Aucun pays membre, malgré la poussée populiste et souverainiste, n’entend imiter la démarche britannique.
Le Royaume-Uni a-t-il fait le bon choix en fin de compte ? On le verra d’ici à quelques mois. La politique européenne impose des contraintes mais permet l’accès à un marché de 500 millions de consommateurs. L’industrie manufacturière britannique est largement tributaire de l’Union. Ainsi une voiture fabriquée outre-Manche comprend de nombreux éléments importés dont les tarifs augmenteront avec le rétablissement des droits de douane et une éventuelle dévaluation de la livre.
Les Britanniques ont choisi. Leurs dirigeants l’assument, en brandissant la menace d’un rapprochement compensatoire avec les Etats-Unis. Un pari risqué quand on connaît la versatilité de Trump. Quant aux Européens, ils sont déçus, mais pas surpris. Dès son adhésion à l’Europe le Royaume-Uni a toujours fait bande à part. Il est allé au bout de sa logique.