Budget : les orientations de l’Agglo font l’unanimité
Impactée par l’inflation, la Communauté d’Agglomération de Saint-Dizier Der et Blaise tente de limiter les dégâts pour continuer d’investir. Les propositions pour l’année 2023 semblent faire l’unanimité puisque le débat d’orientations budgétaires n’a pas suscité de réaction.
Obligatoire, le débat d’orientations budgétaires (DOB) est un moment privilégié pour échanger notamment sur les investissements que la collectivité réalisera lors de l’année à venir. En l’occurrence, les élus de l’Agglomération Saint-Dizier Der et Blaise étaient conviés en ce sens, lors de la séance du lundi 23 janvier, à l’espace Cœur de ville. Pourtant, le troisième point de l’ordre du jour a accouché d’un silence assourdissant. Pas une remarque, pas une question, pas une proposition… Seule exception, l’intervention de l’Eclaronnaise Ghislaine Delorme, mais qui concernait le projet Demos et non le DOB en lui-même.
« Je suis convaincu que l’on peut attirer le touriste en misant sur le cyclable. »
Rarement une assemblée constituée de 97 élus n’aura été aussi unanime sur un sujet aussi important voire sensible que les contours du futur budget. On ne peut que s’en féliciter.
Si le contexte n’est pas facile (lire notre encadré), l’Agglomération conserve toutefois une marge de manœuvre pour investir. La hausse de la taxe foncière d’un point en 2022 – entre autres – aura permis de bien limiter la casse. « Le recours à l’emprunt n’est pas forcément une obligation », rappelle Laurent Gouverneur, vice-président en charge des Finances. Quant à la capacité de désendettement, « elle reste bonne, autour de deux à trois ans », ajoute-t-il.
Deux axes majeurs
Pour les investissements à mener en 2023, ils devraient être partagés autour de deux axes majeurs : « L’attractivité et la qualité de vie de notre territoire », insiste Quentin Brière, président de l’Agglo.
Sur cette première thématique, le président de l’Agglo voit le développement du vélo comme une nécessité : « Je suis convaincu que l’on peut attirer le touriste en misant sur le cyclable ». Il s’agira de relier Attancourt, de réparer chaque dégât et de poursuivre le Schéma directeur de la mobilité douce. Le lancement du pôle culturel comprenant la médiathèque Romain-Rolland rénovée et agrandie, les archives de la Ville de Saint-Dizier ou encore un auditorium de 150 places, est dans les cartons. « Il faut arrêter un programme précis, lancer le concours d’architectes et lancer les marchés », détaille Quentin Brière, sachant que la Ville dont il est maire (Saint-Dizier) participe financièrement à cette opération. La réfection du toit du théâtre devient une urgence.
Sur la seconde thématique, la Petite enfance sera gâtée, entre les travaux de la crèche de centre-ville à Saint-Dizier et la création d’une micro-crèche à Eclaron pour « répondre aux besoins au nord du Der ». Des investissements permettront de rénover des parcs de logements et d’améliorer la performance énergétique de bâtiments. Idem sur les réseaux d’eaux pluviales, sans oublier l’achat d’hydrocureurs, l’Agglo se chargeant elle-même de curer ses réseaux.
Le vote du budget primitif interviendra dans quelques semaines. Hormis l’affichage de certains chiffres, il s’agira donc d’une copie-conforme de cette délibération du 23 janvier.
Louis Vanthournout
Un contexte à gérer
La présentation du rapport d’orientations budgétaires – réalisée conjointement par le président Quentin Brière et le vice-président en charge des Finances Laurent Gouverneur – a permis de mieux comprendre la situation financière de l’Agglomération. Comme le résume Quentin Brière : « On se maintient en bonne santé, alors que la situation autour se dégrade ». Avant que Laurent Gouverneur ne détaille les dépenses de fonctionnement.
La masse salariale doit augmenter d’environ 730 000 €, entre la mise en place du Rifseep (régime indemnitaire tenant compte des fonctions, des sujétions, de l’expertise et de l’engagement professionnel) et de la hausse du point d’indice. Dans le même temps, l’inflation se fait également sentir. Electricité, chauffage urbain, coût des repas… Soit plus de 700 000 €, sans compter le carburant.
En parallèle, c’est un choix, la collectivité mettrait 300 000 € supplémentaires au budget de fonctionnement en faveur de la culture. Ces crédits serviront dans le cadre du projet Démos, des projets en lien avec le label 100% Education artistique et culturelle, et pour les équipements habituels.