Budget de l’agglomération : le nerf… et la guerre
Intercommunalité. Mardi soir, les élus de l’agglomération de Chaumont étaient appelés à délibérer d’une douzaine de rapports, parmi lesquels, naturellement, les orientations budgétaires étaient les plus attendues. C’est pourtant du propos liminaire du président Martinelli que sont sorties les déclarations les plus musclées.
L’assemblée de l’agglomération n’est pas politique. Si bien que la définition des orientations budgétaires n’aura pas eu de détracteurs, et le Président Stéphane Martinelli a pu laisser une bonne partie de la présentation à son vice-président en charges des finances, Jean-Marie Watremetz.
Ce dernier s’est plié à l’exercice très balisé qui consiste à parler investissements, reprise de résultats, frais de fonctionnement, de leurs évolutions récentes et de leur avenir, sans parler du budget lui même qui ne sera voté que début avril.
Pour ce qui est justement des investissements, le président Martinelli a martelé que le grand projet de la fin du mandat serait « de digérer Palestra dont il a fallu adapter les règles d’amortissement pour des raisons tarifaires et de TVA. L’équipement, nous a coûté 31 millions et nous avons choisi de réaliser l’ensemble du complexe en une seule fois. Si nous ne l’avions prévu par tranches, il faut bien se figurer qu’on n’aurait réalisé que la première au regard des hausses des prix des matériaux. C’est l’investissement de plusieurs mandats, au moins trois. Nos efforts financiers vont être consacrés à rembourser les emprunts». Deux objectifs majeurs sont poursuivis concomitamment : réduire la dette d’une part, diminuer les dépenses de fonctionnement d’autre part.
Paix sur terre, guerre scolaire
Le DOB n’aura pas soulevé de controverse et il a été pris acte qu’il avait eu lieu, sans débat donc. Si les élus n’ont pas davantage réagi au discours d’introduction du président, ce préambule comportait néanmoins des aspects saillants pour ne pas dire contondants.
Stéphane Martinelli a d’abord annoncé le soutien sans faille de l’agglomération au monde rural et plus spécifiquement aux paysans, dont la lutte est « d’abord celle de notre souveraineté alimentaire ». Prise de position sans ambiguïté qu’est venue renforcer une motion de soutien votée à l’unanimité. Le texte déclare entre autre son profond « attachement à notre territoire rural et forestier et au rôle fondamental de nos agriculteurs».
Vous avez aimé la polémique politico-éducative de l’éphémère ministre Oudéa-Castéra ? Vous allez adorer la guerre scolaire rallumée mardi par Stéphane Martinelli. Les mots choisis sont rudes, et la cible bien nettement désignée : «je ne blâme pas les parents ni évidemment les enfants qui ont recours à l’école privée. Non, mon propos vise un système, qui on peut bien le dire, n’est pas un modèle de mixité sociale, mais s’apparente plutôt à une éducation à deux vitesses, que nous finançons fortement, je le rappelle.»
Le constat d’une baisse tendancielle persistante de la population scolaire a trouvé son responsable dans la diatribe du président : « c’est injuste pour un territoire en déprise démographique comme le nôtre, de subir la concurrence de l’école privée ». (plus de détails dans le JHM Quotidien du 23 février)
Au fil des autres rapports moins polémiques, l’assemblée a voté, unanime, la subvention au CIAS, un droit de préemption urbain pour Mandres-la-Côte, des nouveaux tarifs et une nouvelle gouvernance pour Palestra (remplacement des membres du conseil d’exploitation ayant abandonné leur fonction). La réunion s’est achevée sur la bonne prise en compte du rapport annuel sur l’égalité hommes/femmes.
Renaud Busenhard