Bruit fantôme aux Silos
On nous avait parlé de musique froide et de fête triste. Ce n’est pas l’image qu’a donnée Bruit Fantôme vendredi 30 janvier en fin d’après-midi aux Silos. Fidèle à son éclectisme, l’Heure de musique avait choisi cette fois le rayon électro.
Le public varié, qui ne manque jamais ce cadeau régulier de leur médiathèque, s’est laissé embarquer dans de drôles de voyages, faits de phrases entrelacées, perturbées, savamment déformées, mixées sur des rythmiques obsédantes. Forcément, un homme manipulant des machines, cela n’est pas très scénique. Mais c’est dans la musique qu’est le spectacle, celui que chacun se fait.
Non, les groupes allemands des années 70 (Tangerine Dream, Klaus Schulze…) n’ont pas vieilli. Le rémois Bruit Fantôme reconnaît ces influences, mais il y a ajouté sa propre culture, celle des années 2010, et sa personnalité. Surtout, il présente sa musique en live, mêlant claviers et ordinateurs à sa propre voix. Au-delà de la performance technique que cela représente pour l’artiste, c’est le lien réel qui est établi avec le public qu’on retiendra. « Sur scène, j’accélère légèrement le rythme, explique le musicien. J’ai constaté que cela passait mieux ». On réécoute volontiers, sur CD, sur vinyle ou en ligne, la musique de Bruit Fantôme. De beaux petits voyages. (www.alpagerecords.com)
La musique électro ne vieillit pas, elle se remarie toujours…