Brocante à Chaumont à la mode du vintage, des vinyles et des vide-maisons
Aux halles de Chaumont, la « Brocante, collections, marché de producteurs et artisans » n’a pas attiré la foule espérée mais elle a permis de confirmer des tendances. Le vintage et les vinyles sont très recherchés avec un phénomène de curiosité de la part des nouvelles générations.
Les nouvelles habitudes liées à la crise sanitaire sont plus ancrées que prévues. Il est difficile de faire revenir les familles à des sorties anciennement très courues comme les brocantes. Ce dimanche 21 novembre, celle organisée aux halles en a fait les frais.
Marion Charlot, l’un des exposants, explique que les professionnels qui vendent et les familles qui achètent se sont tournés vers les vide-maisons. La nature a horreur du vide. Lorsque les vide-greniers ont été annulés un à un, les vide-maisons se sont développés et ont même séduit d’où la difficulté de revenir en arrière.
Marion Charlot raconte qu’il est bien plus simple d’organiser un vide-maison qu’un vide-grenier. Aucune autorisation ou déclaration ne sont nécessaires. Elle ajoute que la crise sanitaire a laissé des séquelles dans l’esprit de chacun en freinant l’envie de se frotter à des grandes foules. Les vide-maisons sont toujours plus modestes en termes de fréquentation.
Et même si le toucher et le visuel restent essentiels dans la commercialisation d’anciens objets, les réseaux sociaux ont également pris une bonne part de ce commerce qui, du coup, devient de plus en plus virtuel.
« Donner une seconde vie aux objets »
Malgré tout, Marion Charlot dégage une tendance dans ses ventes : « l’attrait pour le vintage et l’envie de donner une seconde vie aux objets ». Les objets des années 50 à 80 sont particulièrement recherchés avec une notion de curiosité. Parfois, l’acheteur ne connaît même pas l’objet proposé mais il le prend pour le transformer et s’en servir en décoration.
D’ailleurs, l’émission « Affaire conclue » sur France 2 a parfois fait prendre conscience aux anciennes générations qu’elles avaient des trésors en leur possession. L’attrait pour l’objet de valeur n’est donc pas mort et la grande époque des brocantes reviendra sans doute avec l’éloignement des craintes dues à la Covid-19.
Frédéric Thévenin
Dans le sillon des vieux vinyles et de Goldman
En dépit de la faible fréquentation des halles, Fabrice Urbaniak confirme le nouvel attrait pour les vinyles. Ce dimanche 21 novembre, ses ventes ont été bonnes voire excellentes avec, par exemple, un jeune homme d’à peine 20 ans, qui est reparti avec une quinzaine d’albums de hard.
Derrière son stand, le collectionneur explique qu’après la mode du CD, de la dématérialisation et du streaming, l’objet est de nouveau tendance. Avec sa pochette, le vinyle est devenu une œuvre d’art avec le même engouement que pour les objets des années 70 et 80.
Fabrice Urbaniak parle d’années mythiques pour les 70’ avec Les Beatles, Led Zeppelin ou Pink Floyd qui s’arrachent et d’années nostalgies pour les 80’ avec les Gainsbourg, Farmer, Indochine, Renaud ou Goldman. Il raconte que Jean-Jacques Goldman, de par sa discrétion et son retrait de la scène musicale, devient culte. Il a su créer le manque tout en restant dans tous les esprits.
Des familles, parents et enfants, collectionnent son œuvre complète ; les sept albums solos, les deux avec Carole Frédéricks et Mickaël Jones et les six en public. Avoir la totale de Jean-Jacques Goldman en vinyle est devenu une tendance alors qu’à contrario, les histoires d’héritage autour de Johnny Hallyday ont fait plonger sa cote.
Autres tendances : les bandes originales de film et les pochettes originales très travaillées qui signent une époque. Résultat : les artistes actuels y reviennent en pressant leur dernier album comme Orelsan ou Adèle qui, avec « 30 » et les 500 000 copies tirées, a saturé la production et crée des embouteillages dans les usines du fait du manque de polymère, un dérivé du pétrole. Du coup, les anciennes galettes prennent une nouvelle valeur liée à leur préciosité.