Briser les tabous sur la maladie mentale
SANTÉ. Souffrir de troubles psychiques et souffrir de stigmatisation, c’est la double peine. L’Union Nationale de Familles et Amis de personnes Malades et/ou handicapés psychiques (UNAFAM) proposait ce mardi 11 octobre la projection du film “A la folie”, au Ciné-Quai de Saint-Dizier.
Afin de sensibiliser aux problèmes de la santé mentale, le groupe départemental de l’UNAFAM, présidé par Evelyne Kempf, et soutenu par l’Agence Régionale de Santé (ARS), a organisé un ciné-débat sur le thème de la schizophrénie. Une cinquantaine de personnes avait fait le déplacement pour découvrir ce film réalisé par Audrey Estrougo et prendre part au débat.
Audrey Estrougo sait de quoi elle parle lorsqu’elle réalise ce long métrage sur le sujet de la santé psychique. Sœur d’un frère atteint de schizophrénie, elle a utilisé son vécu pour faire ressentir la souffrance vécue par l’ensemble d’une famille quand cette maladie touche un des leurs.
Dans cette fiction, la réalisatrice a transféré l’histoire sur une relation sœur-sœur. Le film montre avec beaucoup de justesse les comportements déconcertants d’une personne atteinte de ce trouble et comment chacun des membres de la famille réagit en fonction de sa place auprès du malade. Après avoir laissé passer quelques minutes pour dissiper les émotions ressenties par l’ensemble des spectateurs, Evelyne Kempf a donné la parole à Linette Tedongmo, pédopsychiatre, au centre hospitalier André-Breton.
Le débat s’est orienté autour de l’hospitalisation qui, bien que souvent très difficile à accepter par le malade et ses proches, reste une aide quasi-essentielle dans les moments de décompensation. L’hôpital offre au malade un contenant sécurisant et un moment de répit à la famille. En effet, cette pathologie bouleverse toutes les relations familiales ; les échanges verbaux avec le patient deviennent de plus en plus compliqués et peuvent être déclencheurs de comportements imprévisibles de sa part.
Interrogée sur la transmission génétique, la professionnelle de santé a rappelé le caractère multifactoriel de cette maladie qui touche 1 % de la population.
Pour aider les familles, l’UNAFAM propose des groupes de paroles, des ateliers d’entraide, des conférences et des formations.
Evelyne Kempf a rappelé qu’une journée de formation gratuite était proposée le 19 novembre, à Chaumont, sur le thème “adapter sa communication avec un proche souffrant de troubles psychiques”. Le nombre de participants étant limité, il faut s’inscrire rapidement auprès de la délégation départementale 52@unafam.org ou au 06.25.02.01.81.
De notre correspondante Pascale Rigaut