Journée « Culte ! » à Saint-Dizier, bouillon de culture pour les villes moyennes

INITIATIVE. Portée par la Ville et l’Agglo de Saint-Dizier, une journée consacrée à la culture dans les territoires baptisée « Culte ! » se tenait jeudi 12 octobre. Élus et responsables de centres culturels ont échangé toute la journée sur les dispositifs qui commencent à se faire connaître, comme « La Beauté sauvera le monde ».

Le contexte de la guerre israélo-palestinienne était forcément dans les esprits, jeudi 12 octobre à Saint-Dizier. Comme chaque jour depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre. Dans cette conjoncture, la culture a plus que jamais un rôle à jouer. C’est en substance, sans citer le conflit au proche Orient, le message qu’ont passé les différents interlocuteurs de la journée « Culte ! », organisée à Saint-Dizier ce jeudi 12 octobre. 

A commencer par Xavier Leherpeur, journaliste et chroniqueur culturel (France inter, l’Obs), qui rappelait que « la culture est porteuse d’espoir, qu’elle rassemble », au moment de lancer l’événement.

C’est quoi, « Culte ! » ?

« Culte ! » dont il s’agissait de la première édition, était organisée à l’initiative du maire de Saint-Dizier et président de l’Agglo Grand Saint-Dizier, Der et Vallées Quentin Brière, pour réunir d’autres maires de villes moyennes ainsi que des représentants des différentes structures culturelles avec lesquelles la collectivité est en partenariat : RMN le Grand palais pour Muse, la Villette pour Micro-folie et la Philharmonie de Paris pour Démos. Dans la même veine des idées pour tous, Jérémy Lachal, DG des Bibliothèques sans frontières et Rachid Santaki, qui a lancé sa Dictée géante, sont intervenus. Le but était d’échanger et de faire connaitre tout ce qui existe en terme initiatives grand public, transposables à d’autres territoires.

Quel était le programme ?

Le matin au théâtre, plusieurs acteurs politiques et culturelles sont intervenus, à l’instar de Gil Avérous, maire de Châteauroux et président de Villes de France, pleinement associé à son homologue bragard sur cette journée. Chacun a pu présenter le projet qu’il porte. « Micro-folie par exemple, c’est 400 déclinaisons en France », a rappelé Sophie-Justine Lieber, DG par intérim de la Villette. Après un déjeuner aux Halles, précédé d’un concert de l’orchestre des enfants Démos de Verdun, la délégation s’est retrouvée à l’hôtel de ville pour une dictée et un forum.

La Beauté sauvera le monde s’exporte

« La beauté sauvera le monde« , lancé par Quentin Brière en avril 2021 et qui vient d’être relancé, va faire des émules : Maxence de Rugy, maire de Talmont-Saint-Hilaire (Vendée) à qui Quentin Brière a repris le Passeport du civisme, duplique ce dispositif dont le Grand Palais fournit les œuvres depuis 2022, dès ce mois de novembre 2023. Le maire de Châteauroux va faire de même en 2024 à l’instar d’autres communes : Bourges et Neuvy-sur-Barangeon (Cher), Bourg-en-Bresse (Ain), Lamontjoie (Lot-et-Garonne), Saint-Raphaël (Var) et Salbris (Loir-et-Cher). « La beauté sauvera le monde, en particulier les villes moyennes », déclarait l’animateur en début de cérémonie. Il y a un peu de cela…

A part ça, quoi de neuf concernant Saint-Dizier ?

Nous vous l’avions déjà indiqué dans nos colonnes. Micro-folie va voyager. La structure installée depuis le printemps place Aristide-Briand, dans l’ancien Mill Street, va passer deux semaines au centre socioculturel, avant de déménager dans les communes de l’Agglomération. A Sapignicourt d’abord, puis à Ceffonds, Curel, Wassy… « Micro-folie passera une semaine dans une commune, et ce jusqu’à la mi-avril », précise Ilona Pietrzok, directrice culturelle de l’Agglo.

A noter également, la signature d’une convention de partenariat culturel entre Saint-Dizier et la cité musicale de Metz. A la clé, la programmation de concerts symphoniques et de chambre issus de la saison de l’Orchestre national de Metz Grand Est à Saint-Dizier, ainsi que des actions d’éducation artistique et culturelle, dans le cadre du label EAC (Education artistique et culturelle).

Bilan d’expérience

L’objectif in fine, était résumé par Sophie-Justine Lieber : « La culture partout dans les territoires et les territoires qui s’emparent de la culture. » Gil Avérous a rappelé de son côté qu’ « il y a 60 ans jour pour jour le 12 octobre 1963, la première maison de la culture ouvrait à Bourges ». On sait quelle notoriété culturelle a acquis la préfecture du Cher depuis.

« S’il y avait un mot à retenir, ce serait la duplicabilité (sic). On a besoin de trucs qui marchent, il faut les déployer à fond. On le voit dans notre quotidien, il y a des fractures, on a besoin d’unité et la culture peut faire ça », estime le maire de Saint-Dizier. « Il faut que la culture soit un droit et pas un privilège », conclut Gil Avérous.

N. F.

n.frise@jhm.fr