Bouffée d’air frais – L’édito de Christophe Bonnefoy
Qui a dit qu’un sportif de haut niveau était fini à 30 ans ? Zlatan vous remercie, lui qui continue à faire des étincelles à l’AC Milan à l’aube de ses 40 printemps. Mais là n’est pas le sujet, pour le coup. Alexis Pinturault ne vise sans doute pas une telle longévité – quoique… – et pourtant, depuis hier, on peut en quelque sorte dire que le champion est devenu éternel. Il était grand, il devient géant !
Vainqueur de la coupe du monde de ski alpin, il est le premier Français à remporter le gros globe de cristal depuis 1997 et un certain Luc Alphand. Avant eux, seuls Michèle Jacot et Jean-Claude Killy avaient réussi cette performance. Ces noms ne nous rajeunissent pas. Mais leur seule évocation donne la mesure de l’exploit que vient de réaliser le Savoyard.
Ce sacre est d’autant plus remarquable que, si Pinturault a été le plus performant sur la saison, ces derniers jours faisaient craindre une fin de parcours qui pouvait tout lui faire perdre. Le week-end dernier en Slovénie, il était sorti de la piste lors du slalom et avait vu revenir son rival suisse, Marco Odermatt, à quelques longueurs dans le classement. Il a répondu ce samedi de la meilleure des façons : il s’est tout simplement adjugé l’épreuve de Lenzerheide en écrasant la course. Pas un titre au raccroc, donc, et l’affirmation franche et nette qu’il ne rentre pas dans l’histoire à la faveur d’un coup de chance.
Voilà qui apporte une bonne bouffée d’air frais, en des temps maussades qui poussent plus au défaitisme qu’à l’optimisme. Bien sûr, cette victoire ne changera pas la vie des Français. Mais tout de même : on est tellement sevré de bonnes nouvelles depuis des mois…