Bons signes – L’édito de Christophe Bonnefoy
En mars ou avril 2020, le rappel de près de 17 millions de masques FFP2 potentiellement toxiques aurait fait grand bruit. Bon, d’accord, à cette époque précise, la France n’aurait pas vraiment eu besoin de lancer quelque campagne de rappel que ce soit : elle manquait cruellement de cet accessoire qui allait vite devenir essentiel.
Aujourd’hui, et quasiment 110 000 morts plus tard – tout de même -, on est beaucoup moins dans la spirale des couacs. Au contraire, les signes d’une sortie de pandémie s’accumulent, pour peu que l’on continue dans les prochaines semaines à jouer la prudence. Horizon moins bouché ne veut pas dire route totalement dégagée.
Par exemple, les Britanniques ont annoncé hier n’avoir enregistré aucun mort supplémentaire du virus dans les dernières 24 heures. Ça n’est pas chez nous. Mais c’est encourageant. En France, l’idée de se faire vacciner semble être globalement rentrée dans les mœurs. Y compris chez les ados, qui commencent à comprendre que la piqûre sera l’une des conditions qui permettra, notamment, de retrouver les salles de concert. Les terrasses enfin rouvertes, et la semaine prochaine les restaurants en intérieur, sont, aussi, l’indice d’un lent retour à la normale.
Osera-t-on dire que l’on revit enfin ? D’une certaine manière, oui. Mais l’été sera crucial. Si la vaccination connaît désormais son rythme de croisière, le virus n’a pas déclaré forfait, y compris dans sa capacité à muter. Vigilance toujours de rigueur. Un fort redémarrage de la pandémie à la rentrée pourrait être encore plus dévastateur que ce qu’on a connu jusqu’à maintenant. En termes de moral. En termes de vies humaines. Mais aussi économiquement.