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Bons baisers de Russie – L’édito de Christophe Bonnefoy

James Bond est immortel. Pas ses ennemis. Mais ce n’est pas grave. 007 n’est qu’un héros de cinéma et ses victimes ne perdent la vie que sur grand écran. Et l’espion le plus célèbre de sa Majesté sait nous amuser, à coups de stylos sarbacanes, de montres scies sauteuses ou de lunettes caméras. Mais aussi nous charmer, de son sourire ravageur.

Secret et discrétion obligent, on n’en saura sans doute jamais beaucoup sur les guerres stratégiques qui se jouent dans la vraie vie. Encore moins sur les espions et leurs méthodes. Mais la réalité est sûrement beaucoup moins romanesque que les aventures de Sean Connery, Roger Moore ou Daniel Craig.

Qui plus est, les conséquences politiques sont rarement évoquées par les cinéastes. Pour le coup, l’empoisonnement de l’ex-espion russe Sergueï Skripal et de sa fille sur le sol britannique est en train de pourrir les relations entre la Première ministre Theresa May et le Président Vladimir Poutine, la première accusant quasiment le second d’avoir fomenté la tentative d’assassinat. Premières mesures fortes et symboliques : l’expulsion de 23 diplomates russes du sol anglais et le boycott de la coupe du monde de football – en Russie – par la Reine et Mme May. On imagine aisément que la réplique de Moscou sera cinglante.

Mais mine de rien, l’affaire aurait presque de quoi arranger, et l’un, et l’autre. La fermeté de Theresa May lui redonnera forcément une certaine aura, alors qu’elle est sérieusement contestée, en pleines négociations sur le Brexit. Vladimir Poutine, lui, attend les prochaines élections sans crainte d’une défaite. Mais en dénonçant comme il sait le faire les accusations britanniques – fermement et sans trembler le moins du monde -, il réaffirme son leadership dans son pays et sa capacité à jouer les chefs de guerre à qui personne ne fait peur. Suite au prochain épisode…

 

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