Bonnes intentions – L’édito de Christophe Bonnefoy
Tout ce qui tend vers une meilleure prise en charge du handicap va dans le bon sens. Forcément. Il ne se trouvera personne pour reprocher à Emmanuel Macron d’être ambitieux dans ce domaine. Mais après les annonces faites par le président de la République hier, beaucoup adopteront le vieil adage : “on attend pour voir”. Un optimisme prudent, en quelque sorte. Car il faut bien avouer que les objectifs énoncés en matière de scolarisation, d’accès aux droits ou d’emploi ont presque de quoi donner le tournis. A tel point qu’ils sont accueillis, notamment par les associations et les aidants, avec énormément de circonspection.
Trop beau pour être vrai ? Ainsi en est-il, par exemple, de la promesse de ne plus laisser un seul enfant handicapé sans solution scolaire dès la rentrée 2020. La réponse, entre autres : la création de 11 500 postes d’accompagnant en sus des 66 000 prévus à la fin de l’année. Ou encore celle de 1 000 nouvelles places dans les établissements spécialisés. Lorsqu’on sait la carence en AESH – anciennement auxiliaires de vie scolaire – aujourd’hui ou l’obligation pour certains parents d’accompagner leur enfant autiste en Belgique, faute de structures suffisamment adaptées en France, on comprend vite qu’il faudra bien plus que des bonnes intentions pour réussir à ne plus abandonner personne sur le bord de la route. Des moyens, par exemple. Or, le volet financement a totalement été occulté hier par le chef de l’Etat. Le chemin sera donc encore long et sinueux vers un monde parfait. Mais pas à pas…