Bonne étoile – L’édito de Christophe Bonnefoy
Voilà ce qui s’appelle un parfait alignement des planètes. En tout cas si on n’y regarde pas de trop près. Pour le coup, une paire de jumelles bas de gamme sera préférable à un télescope dernier cri. Emmanuel Macron, en grand communicant qu’il prouve être au quotidien, a connu ses premiers couacs à peine un mois après le début de son mandat. Dernier en date : son intervention lundi prochain devant le Congrès, qui ressemble de plus en plus à un gros nuage, avec le refus de certains députés – dont ceux de La France insoumise – de participer à ce qu’ils considèrent être une dérive monarchique, «pharaonique» même. Mais globalement, au moins avant les épreuves qui ne manqueront pas de jalonner très vite son quinquennat, les éléments jouent en sa faveur. Par exemple le dernier rapport de la Cour des comptes dont, quelque part, il pouvait difficilement espérer mieux pour justifier des réformes qui seront difficiles à faire accepter. Avec un peu de mauvais esprit, on pourrait presque imaginer que ce document a été dicté aux Sages par le nouveau Président. Il est sans pitié pour François Hollande. Et donc laisse la porte ouverte à une politique qui demandera beaucoup d’efforts aux Français. La dégradation des comptes publics, qui devrait avoir pour conséquence un déficit de 3,2 % du produit intérieur brut, est presque une aubaine pour Emmanuel Macron, en même temps qu’elle donne le coup de grâce au quinquennat précédent.
Soit dit en passant, si le besoin de renouvellement asséné pendant la campagne par le candidat Macron a visiblement fait mouche, on risque pourtant bien d’entendre dans sa bouche exactement les mêmes mots que ceux prononcés par ses prédécesseurs à leur arrivée au pouvoir : «C’est pas moi, c’est l’autre, on nous a laissé une situation désastreuse». Histoire de s’affranchir par avance d’un éventuel échec.