Bologne : compliqué d’abandonner la voiture
Transports. La SNCF et le Grand Est travaillent à améliorer la desserte de la ligne n°10, entre Chaumont et Reims. En partenariat avec les communes, qui n’ont pas la compétence des transports, une consultation des usagers est en cours. A Bologne, au-delà du train, les bus posent problème.
Impossibilité d’être à Chaumont à 8 h en prenant le réseau Fluo depuis Bologne. Pas de bus TER en milieu de matinée ou d’après-midi. Bus TER affichés sur le site SNCF qui ne passent pas. Prix trop élevés. Accès difficiles à Nancy, Dijon et Saint-Dizier… Pour les Bolognais, se déplacer en transports en commun n’est pas chose facile. Du moins, c’est ce qu’ils ont remonté à leurs élus municipaux.
Loin d’incarner une nouveauté, cette situation mobilise le Grand Est et la SNCF qui travaillent sur une étude de mobilité. Dans le cadre d’un renouvellement de contrat avec la SNCF, qui sera acté en 2024 pour une application en 2026, des solutions sont cherchées afin d’améliorer les transports publics. La phase actuelle porte sur la consultation des usagers.
Difficile de sortir des horaires de bureaux
C’est ainsi que Bologne a fait appel à ses circonscrits pour qu’ils remontent leurs difficultés, seul levier concernant les transports à la disposition de la commune. « Sur les transports, mis-à-part sur les consultations et les concertations, nous n’avons pas de compétence », souligne Violaine Jeannin, adjointe au cadre de vie à la mairie de Bologne.
S’appuyant sur les témoignages des habitants, elle pointe le besoin d’augmenter la fréquence du service, ainsi que de faire corréler la ligne de train n°4, allant à Dijon, et la n°10, connectant Chaumont à Reims. « Pour aller travailler à Chaumont en bus, il faut faire du 9 h – 17 h. Pour ceux ayant des horaires atypiques ou des enfants, il est très difficile de ne pas prendre la voiture », indique Violaine Jeannin. Aller travailler à Joinville ou à Saint-Dizier en train est encore plus compliqué.
Pas assez de fiabilité, moins d’habitués
Par ailleurs, des travaux sont en cours sur la ligne entre Chaumont et Reims, qui s’arrête à Saint-Dizier. Des bus prennent donc le relais… quand ils passent ! « Certains bus sont affichés, par exemple à 15 h 15, mais il n’existent pas. Ils sont sur le site de la SNCF mais ne s’arrêtent pas à Bologne. Ça crée de l’incompréhension au niveau des usagers », témoigne Clément Barrier, un habitant de Bologne utilisant les transports en commun. L’adjointe au cadre de vie synthétise : « Il y a un manque d’informations de la population sur les dessertes et une problématique de fiabilité du réseau. » Ce qui se reflète sur la fréquentation du réseau, majoritairement utilisé pour des besoins ponctuels. Selon une étude de la SNCF, la ligne n°10 entre Chaumont et Reims compte 56 % d’utilisateurs occasionnels, 26 % de pendulaires, soit les personnes l’utilisant pour travailler, et 18 % de scolaires.L’offre de transport disponible reliant Chaumont à Bologne est assurée par le réseau TER et par trois circuits scolaires, ouverts aux voyageurs commerciaux, organisée par la Région Grand Est et l’Agglomération. « Il n’y a jamais assez d’offre pour les usagers et c’est toujours trop cher pour les communes », reconnaît Philippe Urli, directeur de Keolis C’Mon Bus, prestataire de l’Agglomération de Chaumont.
Julia Guinamard
Etendre les transports de l’Agglo, une solution ?
En 2016, Bologne a été rattachée à l’Agglomération de Chaumont, qui a la compétence des transports. Cette dernière travaille aujourd’hui avec Keolis, le prestataire de C’mon Bus. Le marché de cette délégation de service public a été passé juste avant cette fusion de communautés de communes. De fait, Bologne n’avait alors pas été comptée dans le réseau de transports en commun de l’Agglo. Ce contrat arrive à son terme cet été. Un nouvel appel d’offres est donc en cours.
Certains espèrent qu’il apportera une amélioration de la desserte entre Bologne et Chaumont. Pour le moment, aucune information n’est sortie à ce sujet. « La prochaine délégation de service public « Transport » étant encore en cours de négociation avec les candidats, elle reste confidentielle », a indiqué l’Agglo.