Bipolar Club : clairement sombre
Clairement sombre ou sombrement clair ? Un peu des deux. Bipolar Club, jeune groupe qui fait virevolter les sons du côté de Toulouse, a aussi un petit accent haut-marnais. A la batterie, Flo. Fierté locale. Mais du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, on tient peut-être là quatre jeunes dans le vent. Promis à un bel avenir.
Rappelons-le, pour les Haut-Marnais, Bipolar Club est, quelque part, né du côté de Chalindrey, lors de la Bière du son. La belle surprise. Un peu de Muse, un peu de… un peu de tout ce qui fait que le rock ne mourra jamais. A la sauce 2021, puis 2022, puisque c’est bien cette année que les quatre musiciens risquent de déplacer des montagnes.
Gab au chant. Ryan à la basse. Ben à la guitare. Et Flo, donc, à la batterie. Quatre jeunes de leur époque aussi sombres qu’ils semblent l’être ? Réalistes, surtout, sur la période. Donc à la fois pragmatiques et conscients de la noirceur des temps… et pleins d’espoir sur l’avenir. Impossible ? Des humains, tout simplement, pour lesquels rien n’est jamais ou tout noir ou tout blanc. Et qui savent parfaitement traduire, et leur mal-être, et leurs rêves.
Un clip, un EP
Mais parlons musique, elle est le vecteur de tout ce qui passe par la tête de la formation au nom évocateur. Le 14 janvier, Bipolar Club a commencé fort, en dévoilant un clip. Superbement réalisé, hypnotisant, presque : Miroir. Tout est dit. Le reflet de notre monde. Et plus précisément – en français s’il vous plaît – « cette sensation de peur face aux possibilités infinies qu’amènent les choix de vie ». « La peur d’un futur indécis, inconnu, la sensation que chacun a pu connaître face à un chamboulement ». Inutile de dire que chacun s’y reconnaîtra. Qui plus est, les images accompagnent parfaitement les paroles. Avec Bipolar Club, ici, on a tout compris ! Et on s’identifie.
Mais puisqu’on vous dit que le groupe est promis à un bel avenir – pas sombre, celui-là -, ce mois de janvier n’aura pas été que celui d’un clip. Il est aussi l’instant d’une naissance. Issue voit le jour le 28 janvier, vive Issue.
Là aussi, l’EP traduit une évidence. Non seulement, les quatre jeunes gens ont beaucoup de talent, mais surtout, ils semblent baigner dans un professionnalisme qui les aidera à tracer leur route de la meilleure des façons. Attention, professionnalisme ne sera jamais ici synonyme d’absence de spontanéité ou de présence d’une froideur inquiétante, autre que dans le thème de ce mini-album. On sent toutefois, immédiatement, que le travail a été fait. Et joliment fait. Que Bipolar Club se donne toutes les chances de regarder loin. Très loin.
Miroir est le premier single extrait de l’EP. Les quatre autres titres valent tout autant qu’on s’en imprègne. A l’infini. A Bitter Fall ; Issue ; Nothing ; Miroir, donc. Et, parce que les coups de cœur ne s’expliquent pas, Out of my Hands, dont on décèle ici qu’il pourrait musicalement être le fer de lance des cinq titres. Tous, avec leur côté sombre. Tous, avec leur note d’espoir. Les « petits » de Bipolar Club iront loin ? A eux de décider. Mais le départ nous semble fulgurant…
Christophe Bonnefoy
