Biodiversité : les étudiants de la MFR de Buxières démarrent une étude sur l’aérodrome
Un travail « gagnant gagnant » vient d’être initié sur l’aérodrome de Rolampont entre l’aéro-club langrois et les étudiants en 1ere année de BTS Gestion et protection de la nature de la MFR de Buxières-les-Villiers – la première promotion.
« Je suis intimement convaincu que les aérodromes ont une carte à jouer au plan de la biodiversité ». C’est en effet bien simple, poursuit le président de l’aéroclub langrois Francis Bader, « il n’y a personne » sur ces sites. Voilà donc des petites réserves de nature toutes trouvées. Et qu’importe s’il prenait aux lapins l’idée d’y multiplier leurs nichées -leur potentiel à se reproduire de manière exponentielle peut bien effaroucher aux Invalides, à l’aérodrome de Langres-Rolampont, on sait que leurs populations s’autorégulent, en s’affaissant aussi radicalement qu’elles ont gonflé, sous l’effet le plus souvent d’un récurrent virus myxomateux. Alors quand une pilote de l’aéroclub intègre la MFR de Buxières-les-Villiers, où elle enseigne à des élèves de BTS environnement, le projet de dresser un inventaire des espèces qui valorise le site de l’aérodrome de Rolampont séduit l’établissement et les élus. « C’est un travail gagnant-gagnant ».
Voilà comment ils sont aujourd’hui quatre étudiants -Pauline, Guillaume, Sorenza et Baptiste-aidés de Romaric Leconte du Conservatoire d’espaces naturels de Champagne-Ardenne, à cartographier, inventorier toute la richesse de la pelouse sèche qui constitue l’essentiel de la surface de l’aérodrome de Langres-Rolampont. À terme, il s’agira à la fois de mettre en place un suivi pour mesurer son évolution dans le temps, et, pour l’aéroclub langrois, d’organiser la maintenance de sécurité d’une piste ouverte à la circulation aérienne publique tout en protégeant aux mieux la biodiversité locale.
Un BTS qui aimante
Ce sont la directrice adjointe à la MFR Céline Bertrand, également coordonnatrice de ce BTS environnement, et la formatrice à la MFR Julie D’Abzac qui coordonnent ce projet. Pauline, qui souhaiterait, au terme de ce BTS, « travailler dans un conservatoire botanique » est originaire des Ardennes ; Guillaume, qui vise à intégrer l’ONF ou la Fédération des chasseurs, vient de la Nièvre ; Sorenza, qui voudrait devenir animatrice nature arrive de l’Yonne ; Baptiste, qui envisage son métier au sein des milieux aquatiques, de l’Aube. Avec leurs parcours estudiantins différents, ils ont donc choisi d’entrer dans la première promotion de ce BTS, qui, convient Céline Bertrand, avec son mode alternance, bénéficie « d’un rayonnement dans toute la Bourgogne-Franche-Comté ». Les « grands espaces » de la Haute-Marne et le Parc national égalaient en somme une terre d’accueil légitime pour cette formation.
L’inventaire a commencé jeudi 2 juin. Déjà, le quatuor a repéré une sauterelle protégée, « qui mord », reconnaissable d’abord à sa taille, « plus grosse » que ses homologues communes ; un papillon également, que la Haute-Marne ne voyait plus depuis belle lurette ; des tritons palmés encore, et, côté flore, des orchidées sauvages.
L’inventaire s’effectuera jusqu’à la fin de l’année scolaire, et continuera en 2e année, dès la rentrée à l’automne et cet hiver pour un rendu prévu en mars 2023. Il va en outre concerner les quatre saisons.
À l’aérodrome pour réaliser cet inventaire de la biodiversité, dans une exploitation agricole bio’ pour envisager la création d’un circuit nature, dans un château pour restaurer ses zones humides, sur un lac pour le réhabiliter et y voir revenir les cigognes noires… ces quatre projets sont confiés à la première promo du BTS environnement de la MFR de Buxières-les-Villiers.