Biodiversité et agriculture : un sujet qui fait débat

Dernière conférence inscrite au programme du Festival photo de Montier, la table ronde intitulée “préserver la biodiversité en proposant une alimentation de qualité” n’a finalement été suivie que par une vingtaine de personnes. Pourtant le thème abordé concerne tout le monde,  producteurs ou consommateurs.

Dirigée par Rémy Marion, la table ronde “préserver la biodiversité en proposant une alimentation de qualité” s’est tenue dimanche 19 novembre à 16 h à l’ Agora du Cosec de Montier-en-Der. Elle a été animée par Olivier Perrin, agriculteur et vice-président de la Chambre d’agriculture, et par Antonio Pereira et Jérémy Herel, tous deux techniciens dans ce même établissement.

Le premier point abordé a concerné la vie dans les exploitations, ce qui a permis à Olivier Perrin d’expliquer qu’il était exploitant en Gaec sur la ferme familiale sur laquelle il est aidé par deux salariés. Exploitant 250 ha en polyculture, celui-ci a une activité laitière inscrite en AOP brie de Meaux.

Pour sa part Antonio Pereira a expliqué qu’en Haute-Marne certaines exploitations dépassent aujourd’hui les 1 000 ha en soulignant que le revenu de 500 ha ici correspond à 150 ha en Seine-et-Marne.

Après avoir indiqué qu’actuellement les paramètres administratifs sont de plus en plus contraignants, les animateurs du jour ont abordé la charge de biodiversité. Pour Jérémy Herel, une enquête réalisée récemment fait le constat que, en grande culture, la diversité d’espèces est en forte baisse. En revanche d’autres espèces en bénéficient telles que le busard cendré qui y trouve un couvert appréciable.

Prenant la balle au bond, Olivier Perrin a rappelé qu’il était important de valoriser les prairies et surtout de les préserver tout comme les haies qui ont une importance capitale dans la gestion de l’eau ; d’ailleurs cet agriculteur est engagé dans un processus de replantation de haies et de zones d’ombrages qui sont très prisées par les bovins notamment en cas de fortes chaleurs.

Quel avenir pour l’agriculture

Les questions posées par le public ont abordé l’évolution de cette profession qui, depuis des millénaires, a pour mission de nourrir les peuples. Actuellement, la tendance est de critiquer et remettre en cause tout ce qu’ont fait les parents et grands-parents, d’où la question : peut-on comparer l’agriculture d’antan avec celle d’aujourd’hui ? Comme l’a expliqué Olivier Perrin, avec une moyenne d’âge se situant au-dessus de 50 ans, beaucoup d’exploitants arrêtent l’élevage. Ce tournant, inconnu jusqu’alors, risque de mettre en danger la biodiversité dans son ensemble ainsi que l’alimentation quotidienne.

Pour les trois animateurs, l’agriculture souffre d’un manque cruel de communication et plus particulièrement sur les produits issus d’une agriculture plus saine. Aujourd’hui, le constat est amer puisque, avec le retour d’une inflation galopante, les consommateurs se sont de nouveau tournés vers des produits moins chers, mais de moins bonne qualité.

Une table ronde très riche en informations mais qui aurait mérité la présence d’un producteur en grande culture, ce qui aurait permis une communication plus riche sur les différents modes de production.

De notre correspondant André Michel