Bina, Miss monde de beauté canine
La plus belle du monde, c’est Bina. Pour sa première grande compétition internationale, la chienne de 27 mois vient d’être sacrée championne du monde dans la catégorie Posavatz, le 11 août au Pays-Bas. Un titre qui fait la fierté de son maître, le Bragard Frédéric Mayeur.
L’expression “avoir du chien” prend tout son sens avec Frédéric Mayeur. Dimanche dernier, l’homme, propriétaire de la fourrière animalière de Saint-Dizier, était de bon poil. Et pour cause. L’une de ses protégées est devenue championne du monde de beauté. Son nom ? Bina. Son âge ? 27 mois. Avec un tel patronyme, vous l’aurez compris, Bina est une chienne, en or. C’est une Posavatz, une race de chien courant de la vallée de la Save. «Cette race, originaire de l’est de l’Europe, est spécialisée dans la chasse au sanglier. C’est le compagnon de tous les chasseurs en Serbie et en Croatie», explique l’ancien militaire, mordu d’élevage canin et de chasse. L’homme a tout de suite accroché avec Bina, c’était il y a deux ans. «Elle a un très bon caractère, et est très affectueuse», liste notamment l’heureux propriétaire de la Miss. Sa Posavatz peut rester toute une journée sur le canapé, mais dès qu’elle part à la chasse, son instinct resurgit. «C’est une excellente chasseuse», assure ce dernier. Autant dire qu’en adoptant Bina, Frédéric a eu du flair.
Pas le droit à l’erreur donc
Outre ses talents de chasseuse émérite, c’est bien grâce à sa beauté que la chienne s’est distinguée. Cela s’est passé au Pays-Bas les 9, 10 et 11 août. Cette fois, ses proies étaient les juges de conformité. Et ce n’était pas gagné ! «Ils regardent tout avec attention : la morphologie, la taille de l’animal, la mâchoire du chien. Et puis lors de la boucle, les juges regardent l’allure et les mouvements du chien avec la plus grande attention», détaille Frédéric Mayeur, qui est aussi juge. Pas le droit à l’erreur donc. Mais Bina a été parfaite. Durant les trois jours, la Posavatz a enchaîné les victoires haut la patte devant une dizaine de concurrentes. «Je n’ai pas pu être présent pour des raisons professionnelles», regrette amèrement le propriétaire de la fourrière. Carine Van Viersen, une amie proche hollandaise, a conduit la Miss de main de maître. «Elles se sont entraînées plusieurs fois pour se familiariser l’une à l’autre, car il y a une épreuve de travail en duo», explique l’éleveur haut-marnais.
Ensemble, elles ont donc tout gagné. Le duo a même mis la pâté à la championne d’Italie, reléguée à la seconde place. Au total, 33 000 toutous de tous poils, venus du monde entier, ont participé à ces championnats.
Championnat de France loupé
Ce titre de champion du monde est une véritable consécration. «Cela prouve que mon élevage est de qualité», se félicite le Bragard, qui avoue avoir pleuré en apprenant la nouvelle. «J’ai déjà une bonne dizaine de titres de champion de France en catégorie Grand basset et Griffon vendéen. Mais là, ce titre mondial, c’est le summum», sourit-il. Avec le premier prix d’excellence, Bina a été désignée “Meilleure de race” et s’est également vue remettre le très convoité Cacib (Certificat d’aptitude au championnat international de beauté). La chienne de Saint-Dizier n’a pas fait le voyage pour rien : elle revient avec cinq titres.
Pourtant, Bina a loupé ses premiers pas de reine de beauté à quatre pattes, au championnat national, l’année dernière. «C’est de ma faute, ma chienne avait trop d’embonpoint», explique Frédéric. L’homme n’a pas ménagé ses efforts, avec une préparation au poil orchestrée sur plusieurs mois. «L’élevage, c’est des contraintes et des sacrifices financiers et familiaux», garantit ce dernier, qui vit de sa passion.
Une chose est sûre : dès son retour en terre bragarde, sa superbe chienne va probablement redevenir une championne… des câlins, cette fois.
J. R.