Billet d’humeur : Raymond, sors de ce corps !
Juré, on aurait cru entendre Raymond Domenech, hier, en conférence de presse, à la sortie de la demi-finale féminine France – Japon. Déjà la veille, Bruno Bini, le sélectionneur tricolore, avait sorti du lourd. « Qui je crains chez les Japonaises ? La 1, la 2, la 3 (citant tous les numéros)… la 20 et même la 21, la troisième gardienne, qui est pas mal apparemment ».
Hier, il a donc remis le couvert. Tantôt Caliméro quand il se plaint de devoir « de nouveau déménager » ou quand il affirme qu’il ne sait « décidément pas gérer une demi-finale (après celle déjà perdue au Mondial) et qu’aux championnats d’Europe, si les filles se qualifient en demies, il faudra confier l’équipe à quelqu’un d’autre.» Tantôt tonton flingueur, quand un journaliste lui demande ce qu’il va dire à ses joueuses en particulier à Sarah Bouhaddi, fautive sur le premier but, et à Elise Bussaglia, auteur du penalty manqué. « Un peu de pudeur, voyons, ne faites pas les voyeurs ! », lâche-t-il, excessif.
Comme Domenech à ses heures, il refuse aussi de parler individualités, de commenter ses choix (« Je ne regrette rien sinon on ne vit plus ») et de donner un avis sur le Japon, à la demande d’un journaliste nippon (« Je ne veux pas parler de l’adversaire, parce que j’ai déjà du mal à parler de mes filles »), sauf pour dire qu’il a été « moins bon qu’en match amical à Charléty ». Attention au revers de la médaille. N’oublions pas que la cote de popularité du football féminin en France tient aussi (pas seulement) au désamour de l’opinion publique pour une équipe de France masculine qui fait ses caprices de stars. Et que s’il veut un jour s’en affranchir, il a tout intérêt à ne pas en suivre l’exemple. Chez son sélectionneur, s’entend.
D. C.