Billet d’humeur : quand Estanguet chavire… de bonheur !
La pluie s’est abattue sur Lee Valley White Water Center, mais le soleil brille dans le clan français. 15 h 30, hier. Le jeune Allemand Sideris Tasiadis (22 ans) vient de franchir la ligne d’arrivée du turbulent bassin de kayak londonien.
Pour 1’’03, il est médaillé d’argent. Heureux. Pour 1’’03, Tony Estanguet est champion olympique. Comblé ! Depuis de longues minutes, il attend en tournant nerveuse-ment en rond avec son bateau, à quelques mètres en contre-bas du bassin. Mais cette fois, c’est sûr, il entre dans la légende. A 34 ans et pour la troisième fois en quatre olympiades, il est le plus fort. Le Palois est un monstre. De générosité devant les micros, de détermination pagaie à la main. Après son échec de Pékin en 2008, d’aucuns se demandaient comment il allait rebondir, résister à cette nouvelle génération qui le pousse vers la porte.
Tony Estanguet a offert la plus belle des réponses, hier, en signant la course parfaite en finale du canoë monoplace et en poussant l’un des favoris, le jeune loup slovène, Benjamin Savsek, à la faute. Pour Estanguet, pas une touche, pas une pénalité. Comme un miracle après avoir pesté toute la semaine qu’il ne parvenait pas à dompter ce bassin si compliqué et piégeux. Une belle histoire, vraiment. De celles qui vous donnent la chair de poule et les larmes aux yeux. Et qui vous rappellent que vous êtes ici un témoin privilégié de l’Histoire. La grande.
D. C.