Billet d’humeur : le tir à l’arc hors du temps
Il y a des sports qui n’existent qu’une fois tous les quatre ans, à la télévision. C’est la magie des Jeux. Découvrir. Déclencher des vocations. Réunir et partager. Et c’est dans cette catégorie-là qu’on range volontiers le tir à l’arc, 65 500 pratiquants en France en 2011, derrière le triathlon et l’aviron et un peu devant l’escrime. Une belle découverte, en direct d’une tribune de presse très majoritairement occupée par des journalistes asiatiques.
Plantée au beau milieu d’un Lord’s Cricket Ground d’ordinaire dédié au… cricket, complètement hors du temps, champêtre et à l’architecture typiquement “british’’ du XIXe siècle, l’épreuve avait ce je-ne-sais-quoi de surréaliste. Même la fanfare était là – James Bond et French Cancan à la partition -, pour assurer l’intermède entre les huitièmes de finale du matin et les quarts de l’après-midi. Ne manquait plus qu’une petite “cup of tea’’ et l’apparition de Mary Poppin’s, entre deux averses londoniennes, pour parfaire le tableau de cette journée pas comme les autres. Pas très loin du centre de Londres, station St-John’s Wood, mais à l’écart des sites majeurs et ultra-fréquentés du parc olympique et de l’ExCel, qui concentrent la plupart des disciplines, les archers ont bénéficié d’un calme… olympien.
L’idéal pour cette discipline qui exige maîtrise de soi, concentration et précision. Et finalement pas si confidentielle que ça, puisque près de 10 000 spectateurs ont chaque jour pris place dans les gradins.
D. C.