Bénévole en aide scolaire à Chaumont : besoin d’apporter
A l’Union départementale des associations familiales de Chaumont, les bénévoles sont chouchoutés et recherchés. Rencontre avec Amandine Dufert, coordinatrice du réseau d’accompagnement à la scolarité, et avec la volontaire Dominique Voirin pour qui « les enfants ont une grande place ».
« La Covid a frappé fort sur l’accompagnement à la scolarité. J’ai perdu beaucoup de bénévoles », déplore Amandine Dufert, la coordinatrice du réseau d’accompagnement à la scolarité de l’Union départementale des associations familiales (UDAF). Avec beaucoup de volontaires étant retraités ou avancés en âge, la pandémie a occasionné de nombreuses craintes et, par conséquent, des arrêts.
En parallèle, le nombre d’étudiants du BTS “services et prestations des secteurs sanitaire et social” du lycée Bouchardon participant à cet accompagnement baisse d’année en année.
Agée de 65ans, Dominique Voirin est maman de trois garçons qui lui ont fait quatre petits-enfants. « Les enfants ont une grande place pour moi. Je fais des parallèles entre ceux de l’accompagnement et mes petits-enfants à qui je demander : “Alors, tu en es en maths ou en Histoire ?” », raconte Dominique Voirin, bénévole à l’UDAF depuis 6 ans. Dominique Voirin est issue du monde social. « J’ai travaillé à l’EPHAD de Riaucourt pour finir ma carrière. J’ai continué de m’y investir en tant que bénévole, puis j’ai eu besoin d’aller vers les plus jeunes. »
« J’ai besoin d’apporter, mais on reçoit aussi beaucoup. Ce qui me touche le plus, c’est la reconnaissance sur ce que l’on apporte aux enfants. Les remerciements d’une maman ou le bonjour d’un petit me font toujours chaud au cœur », témoigne la bénévole. Pour elle, cet accompagnement va au-delà d’une aide scolaire.
« On remarque des choses que les professeurs ne peuvent pas voir en classe. On essaie d’aider et de régler les problèmes à notre échelle. » En prononçant ces mots, elle pense à une petite fille ayant perdu son père, à un garçon séparé de ses parents pendant plusieurs années, ou encore à un enfant écrivant la tête très près de sa feuille et qui avait décidément besoin de changer de lunettes.
« Diversifier les profils de bénévoles »
« Les séances durent 1 h 30 et ça passe très vite », apprécie Dominique Voirin. Chaque session est divisée en trois parties. Un temps récréatif où les enfants sont accueillis et prennent le goûter, un temps studieux d’aide méthodologique au travail et enfin un temps ludique avec des ateliers culturels et des jeux éducatifs. « On peut valoriser les enfants avec les jeux et ils peuvent nous transmettre leurs connaissances. J’ai appris les règles “Lynx” avec l’accompagnement aux devoirs et je l’ai ensuite offert à mes petits-enfants », raconte la bénévole.
Entre les années scolaires 2018 – 2019 et 2020 – 2021, le nombre de volontaires a diminué de quinze personnes. Comptant actuellement treize bénévoles, leur nombre a donc baissé de moitié. Les conséquences se ressentent sur ceux qui sont restés. « Quand on est tous présents ça va, mais là on a besoin d’être plus nombreux. Je ne peux pas prendre cinq enfants en même temps », témoigne Dominique Voirin.
C’est pourquoi Amandine Dufert tente d’en attirer de nouveaux volontaires. « Je fais tout pour que ce soit le plus agréable possible pour mes bénévoles. Il faut que ça reste un plaisir pour eux », soutient-t-elle.
L’accompagnement à la scolarité s’adapte autant aux enfants qu’aux bénévoles. « Je n’avais pas l’autorité pour m’occuper des collégiens, alors on m’a remis avec les primaires », explique Dominique Voirin. Par ailleurs, elle précise qu’aucune compétence n’est requise : « Je ne suis pas manuelle et j’ai un niveau bac pas validé ». Ce sur quoi la coordinatrice du réseau insiste : « L’important c’est de diversifier les profils ».
Julia Guinamard
j.guinamard@jhm.fr