Benallattitude – L’édito de Christophe Bonnefoy
Alexandre Benalla ne semble jamais aussi à l’aise que quand on l’asticote. Qu’on le titille. Qu’on cherche à lui extirper des vérités. Même si on la joue malin. Il l’est peut-être encore plus.
On avait déjà pu le remarquer, lorsqu’il avait été interrogé par la commission des lois du Sénat. A rusé, rusé et demi. Un aplomb incroyable, une intelligence aiguisée. Et le sentiment offert à son auditoire de se sentir intouchable.
Et quelque part, il l’est un peu. Disons, pour exprimer les choses différemment, que l’ancien « collaborateur » de l’Elysée n’a pas vraiment été stoppé dans son élan par les affaires qui lui collent à la peau. Il a rebondi. Vite, loin. Pour d’autres affaires. Plus… commerciales et sans doute lucratives cette fois.
Reste qu’Alexandre Benalla n’a plus depuis hier à répondre à des sénateurs. Ni même à des journalistes, à qui, avouons-le, il prend généralement un subtil plaisir à parler. Rusé, toujours. Il joue.
Non, depuis hier, c’est à la Justice que Benalla doit rendre des comptes, notamment pour « violences volontaires en réunion », dans le triste chapitre de la place de la Contrescarpe. Au coeur du dispositif de sécurité du Président Macron, il avait accompagné les policiers en observateur aux manifestations du 1er mai, en 2018. Mais en faisant tout de même le coup de poing. C’est là que le bât blesse, si l’on peut dire.
Devant les magistrats, ce n’est plus de se faire taper sur les doigts dont il peut avoir peur. Mais de sanctions bien plus pénalisantes. Pourtant, avant le début du procès, à son arrivée au tribunal, l’homme est apparu extrêmement détendu. Comme d’habitude. Les conséquences pour lui peuvent être plus lourdes que devant les caméras de télévision. L’attitude, elle, ne change pas.