Ben Thouard : la mer, la mer, toujours recommencée
La plus belle vague du monde, vue de l’intérieur, vue du dessous. Telle est l’expérience immersive que propose Ben Thouard. En route pour Teahupoo.
Le visage de Ben Thouard va vous dire quelque chose. Un long et magnifique reportage lui a été consacré il y a moins d’une semaine lors d’un journal télévisé de 20 heures. Or, Ben Thouard est présent au Festival au milieu de ses somptueuses images de vagues et d’océan, au Cosec. Son incroyable talent a été consacré cette année par le Prix de photographe océanographique de l’année décerné par un grand magazine spécialisé britannique. Il le mérite.
Avant d’être photographe, Ben Thouard est un amoureux fou, inconditionnel de la mer. C’est par elle, pour elle qu’il est devenu photographe. Il rappelle à dessein qu’il est d’abord issu d’une famille de marins. Dans la maison familiale, au grenier, il découvre un jour un vieil appareil argentique. Il achète quelques rouleaux, essaie…
La découverte se mue en passion. En 2003-2005, il suit les cours d’une école de photo à Paris pour apprendre la technique. Mais c’est bien sûr la mer, les vagues qu’il veut photographier.
Lors d’un voyage dans le Pacifique, il découvre Tahiti. Ou plus précisément LA vague qui déferle sur l’île, et qui fait fantasmer tous les surfers du monde, celle choisie pour les prochains Jeux Olympiques : Teahupoo. C’est le coup de foudre. Il décide de s’installer à Tahiti. De cette vague, sous cette vague, dans cette vague, il fera des milliers et des milliers de clichés. Il sublime le bleu, translucide, qui vibre sous la lumière. Il protège son réflexe ou son moyen format dans un caisson étanche, toujours en mode manuel, pour l’exposition comme pour la mise au point. ballotté par le courant, dans des flots d’écume, il joue avec la lumière filtrée par l’eau en mouvement. Ce n’est pas exactement ce qu’on appelle un photographe de studio. C’est même extrêmement sportif. La pratique exige une parfaite condition physique et une connaissance du milieu marin hors du commun.
Le bleu domine sur les cloisons de son stand. Mais quel bleu !
D. P.