Battus mais pas abattus
La défaite sur le fil (2-3), concédée, mercredi soir à Reims, face à Saint-Petersbourg, ne doit pas miner le moral du Chaumont VB 52 Haute-Marne. Le contenu du match et la situation au classement des Cévébistes laissent largement place à une possible qualification en quarts de finale.
Les 1 500 spectateurs qui garnissent les tribunes du complexe rémois de René-Tys, mercredi soir, s’élèvent comme un seul homme lorsque, sur la quatrième balle de match du Chaumont VB 52 Haute-Marne, l’attaque du Cubain de Saint-Petersbourg, Camejo-Durruthy, sort des limites du terrain. Sur le Taraflex marnais comme dans la salle, tous sont persuadés d’avoir réalisé l’exploit de cette cinquième journée de la Ligue des champions. La joie est pourtant de courte durée, gâchée par l’arbitrage vidéo qui décèle alors, justement, une légère “touchette” du block chaumontais. Un même système qui, quelques minutes plus tard, ne suffira cependant pas au deuxième arbitre à constater une faute de filet, pourtant assez nette sur les images, du même Cubain, sur son contre gagnant qui offre la victoire finale aux Russes, et l’assurance d’une qualification en quarts de finale de la compétition.
En quelques instants, le CVB 52 est passé du rêve au cauchemar. La désillusion était terrible dans les têtes cévébistes. Eux qui, contre toute attente, déjouant tous les pronostics, s’étaient vus prendre la tête de leur groupe, au nez et à la barbe de l’ogre russe, devant les yeux du sélectionneur tricolore, Laurent Tillie. Ce dernier, qui venait, quelques heures plus tôt, de regretter le manque d’impact du volley français auprès des grands médias nationaux, pouvait néanmoins se féliciter de cette belle promotion de la discipline offerte par le club chaumontais. Certes, le groupe emmené par l’entraîneur Silvano Prandi, lui, ne saura se contenter de cette maigre consolation. Après un match où il aura fait jeu égal, voire dominé Saint-Petersbourg à plusieurs reprises, il lui faudra donc encore batailler lors de la dernière journée, dans quinze jours, à Ljubljana, pour aller chercher sa qualification.
Toujours dans la course
Pour autant, le bilan de la soirée est loin d’être négatif. Dans le jeu tout d’abord, le CVB 52 a démontré que sa désormais régulière apparition dans la cour des grands d’Europe depuis deux saisons n’était certainement pas dûe au hasard. Comme au match aller, dans un scénario tellement similaire, Baptiste Geiler et ses coéquipiers ont poussé dans ses derniers retranchements l’une des meilleures équipes du continent, bâtie à coups de millions d’euros, bien loin de la réalité économique du club haut-marnais. Un travail de tous les jours qui aboutit, au coup de sifflet final de cette dernière prestation, il ne faudrait surtout pas l’oublier, au gain d’un point supplémentaire au classement qui pourrait s’avérer crucial pour la suite de l’aventure. A une journée de la fin de cette phase de poules, les Haut-Marnais conservent leur destin entre les mains, restent les “meilleurs deuxièmes” toutes poules confondues (alors que les trois “meilleurs deuxièmes” obtiendront leur billet pour les quarts de finale). Une situation qui pourrait même suffire à leur bonheur en cas de défaite à Ljubljana, même si, dans ce cas- là, leur avenir dépendrait des autres résultats.
Une chose est sûre : le CVB 52 n’a pas dit son dernier mot en Ligue des champions.
Reportage à Reims : Laurent Génin