Bataille d’images – L’édito de Patrice Chabanet
Après la cruauté la plus extrême, la bienveillance la moins discrète : le Hamas est passé maître dans la bataille d’images. La libération des otages exhale un parfum obscène : les “gentils” terroristes tapotent la tête des enfants ou tiennent le bras des vieilles dames. Personne n’est dupe ou ne devrait l’être. Mais cela en dit long sur une organisation qui sait gérer sa communication. Ou comment faire oublier la barbarie et inverser les rôles et les responsabilités. Le résultat est là : l’opinion publique internationale, y compris chez les amis traditionnels d’Israël à commencer par les Américains, a de plus en plus tendance à reprocher à Tsahal la densité et la violence de ses bombardements sur la bande de Gaza.
Plus grave, et cela n’est pas un ressenti mais un simple constat : c’est le Hamas qui distille la libération des otages. Un véritable supplice chinois pour les familles de ceux qui ne sont pas encore libérés.
Les jours à venir seront cruciaux. Jusqu’à présent ce sont les cas les plus faciles – les civils – qui ont été traités. Il en sera autrement quand il s’agira d’échanger des militaires israéliens d’une part et des Palestiniens incarcérés pour crimes de sang de l’autre. Un flou artistique subsiste aussi quant à la suite des évènements après cette première vague de libérations. Reprise des combats ou opérations ciblées du côté israélien ? Idem pour le Hamas ? Personne ne se hasarde plus à faire le moindre pronostic.