Basilique de Chaumont : se refaire une petite beauté
Depuis quelques jours, les travaux de la Basilique Saint Jean-Baptiste, à Chaumont, ont commencé. La première étape consiste en une sécurisation de l’édifice, à commencer par celle de la toiture. Au final, ce projet de restauration devrait durer une dizaine d’années. Explications.
Ça y est ! Le lundi 10 janvier 2022, les premiers travaux de la Basilique Saint Jean-Baptiste ont débuté. Une bonne nouvelle pour les amoureux des vieilles pierres et du patrimoine chaumontais qui attendaient ce lancement avec impatience. Il faut dire que l’édifice du XIIe siècle n’est plus en grande forme. A l’automne dernier déjà, la Ville avait fait restaurer un vitrail tombé un an et demi plus tôt suite à un fort coup de vent. Ce travail n’était cependant pas prévu dans le calendrier et a été effectué en urgence.
Là, les « vrais » travaux commencent et devraient se poursuivre pendant une dizaine d’années. La première étape, d’un coût de 1.4 million d’euros et d’une durée d’environ cinq ans, permet de traiter le plus urgent. Il s’agit de la sécurisation, de la gestion des eaux pluviales ainsi que de l’assainissement des abords et des toitures.
Pour l’instant, et pendant cinq semaines, ce sont les travaux d’urgence, soit la phase A, d’un coût de 165 000 euros, qui sont entamés. Ils se situent d’abord tout en hauteur puisque la société Altis Acces, de la Marne, s’occupe de sécuriser toute la toiture de l’édifice. Concrètement, des cordistes s’y déplacent, parfois avec une nacelle. Leur but est de poser des filets de sécurité, notamment au niveau des tours nord et sud, afin d’empêcher les ardoises de tomber. Vu leur état, le risque de chute est en effet très important. Pour que la sécurisation soit complète, il faudra aussi effectuer quelques travaux de maçonnerie.
La Basilique hors d’eau
Si tout va bien, deux autres types de réfection, faisant toujours partie de la première étape des travaux, devraient s’enchaîner ensuite. La phase B consiste en l’assainissement des abords et la gestion des eaux pluviales et devrait durer huit mois pour 650 000 euros. Là encore, il s’agit d’une nécessité puisque, à chaque fois qu’il pleut, la Basilique souffre de problème d’étanchéité. Parfois même, on retrouve quelques flaques à l’intérieur de l’édifice. Le mettre hors d’eau paraît donc indispensable avant d’envisager la suite.
La phase C, estimée à 595 000 euros, permettra de restaurer complètement les toitures, surtout celle de la sacristie qui est la plus abimée. Par contre, il se peut que la Basilique connaisse de longues périodes sans connaître de travaux. En effet, entre chaque phase de réfection, les architectes sont dans l’obligation de réaliser des études sur place. Après la phase A par exemple, qui devrait se terminer vers la mi-février 2022, il ne se passera plus rien pendant au moins un an. Ce temps est nécessaire pour réaliser l’étude nationale de recherche archéologique préventive, menée par l’Inrap, l’institut national de recherches archéologiques préventives.
Elle est indispensable dans ce cadre. L’Inrap assure en effet la détection et l’étude du patrimoine archéologique touché par les travaux d’aménagement du territoire. Il exploite et diffuse ensuite les résultats obtenus auprès de la communauté scientifique. L’occasion, peut-être, d’en savoir davantage sur la Basilique.
Laura Spaeter
l.spaeter@jhm.fr
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Les étapes à venir
La phase A, les travaux d’urgence, doit se poursuivre jusqu’à mi-février 2022. Ensuite, tout sera à l’arrêt pendant au moins un an, le temps de l’étude nationale de recherche archéologique préventive. La phase B, assainissement des abords et gestion des eaux pluviales, d’une durée de huit mois, puis la phase C, pour la restauration des toitures, sont ensuite prévues. En tout, cette première étape (incluant les phases A, B, C) devrait durer cinq ans.
La seconde tranche des travaux inclut tout un travail sur les intérieurs de la Basilique, des sols au mobilier. Une fois ces étapes passées, on devrait être aux alentours de 2029, soit la date du prochain Grand Pardon à Chaumont. Ainsi, les visiteurs, mais aussi les Chaumontais, pourront se rendre compte des travaux réalisés. La réfection de la Basilique sera alors pratiquement terminée. Il manquera vraisemblablement encore quelques années avant que ce chantier gigantesque, de 10 millions d’euros, ne soit achevé.