Base aérienne 113 : deuxième intervention pour les Rafale aux frontières de l’Ukraine
DÉFENSE. Depuis mardi 22 mars, les Rafale de la Base aérienne 113 participent aux missions de surveillance des frontières de l’Otan, en Pologne. Deux chasseurs ont ainsi décollé de Saint-Dizier, ce jeudi 24 mars, pour la deuxième fois en trois jours.
Jour J pour le capitaine Charles et le sous-lieutenant Maxime. Ce jeudi 24 mars, le pilote de Rafale et son navigateur doivent décoller de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier, comme ils le font régulièrement. Sauf que cette fois-ci, il ne s’agit plus d’un entraînement. Depuis mardi 22 mars, la 4e escadre de chasse a en effet pris le relais de la 30e escadre de Mont-de-Marsan, au-dessus de la Pologne.
« En anglais, on parle d’une mission “enhanced vigilance activities”. C’est une mission de défense aérienne pour s’assurer qu’aucun avion ne pénètre dans le ciel de l’Otan, en l’occurrence de la Pologne. »
Colonel Tanguy Benzaquen, commandant de la Base aérienne 113.
« Il s’agit d’une mission de renforcement de la posture militaire de l’Otan sur son flanc Est », explique le colonel Tanguy Benzaquen, commandant de la Base aérienne 113 de Saint-Dizier. « En anglais, on parle d’une mission “enhanced vigilance activities”. C’est une mission de défense aérienne pour s’assurer qu’aucun avion ne pénètre dans le ciel de l’Otan, en l’occurrence de la Pologne. »
« Sûreté, dissuasion et intervention », les trois missions permanentes de la Base aérienne 113
Une mission pour laquelle les militaires de la Base aérienne 113 sont parfaitement préparés. Le capitaine Charles et le sous-lieutenant Maxime s’entraînent quotidiennement pour cela. « L’intervention, comme on le fait aujourd’hui, est l’une des trois grandes missions permanentes de la BA 113, avec la sûreté (la police de l’air) et la dissuasion », ajoute le colonel Benzaquen. « On passe juste en conditions réelles. On savait que la situation géopolitique était compliquée. On s’attendait à des situations de crise sur d’autres théâtres que ceux où nous sommes engagés actuellement. Mais on ne savait pas quand. »
Après une vérification de son appareil avec le mécanicien, le capitaine Charles et le sous-lieutenant Maxime prennent place à bord de leur avion, stationné dans son hangar. « On fait toutes nos missions depuis nos bases aériennes. On décolle de Saint-Dizier, on fait l’aller-retour et on revient le soir, comme on l’a fait en Libye ou en Afghanistan. C’est un vrai avantage, car nous avons tous nos équipements sur place », ajoute le colonel Benzaquen. Contrairement à l’opération Chammal, où des Rafale de la BA 113 sont déployés sur la base aérienne projetée au Levant (BAP), en Jordanie.
Une mission de cinq ou six heures
Cette mission au-dessus de la Pologne doit durer cinq ou six heures. Le pilote et son navigateur doivent donc s’assurer que tout fonctionne parfaitement dans l’avion. Et ce jeudi 24 mars, l’un des moteurs présente des signes de faiblesse. Pour ne prendre aucun risque, l’équipage préfère changer d’appareil. « On a toujours un deuxième avion prêt à décoller, au cas où », note le commandant de la Base.
« On fait toutes nos missions depuis nos bases aériennes. On décolle de Saint-Dizier, on fait l’aller-retour et on revient le soir, comme on l’a fait en Libye ou en Afghanistan. C’est un vrai avantage, car nous avons tous nos équipements sur place »
Colonel Tanguy Benzaquen, commandant de la Base aérienne 113.
Cette fois-ci, aucun problème, le Rafale du capitaine Charles et du sous-lieutenant Maxime peut s’aligner en bout de piste, à côté de l’autre avion avec qui il va mener cette mission. A 14 h 35, les deux appareils s’élancent dans le magnifique ciel bleu qui surplombe Saint-Dizier. Dans quelques heures seulement, ils surveilleront la frontière polonaise pour empêcher une éventuelle intrusion russe dans le périmètre aérien de l’Otan.
P.-J. P.