Bars et foot : le cocktail gagnant/gagnant
Consommation. La coupe du monde de football en décembre aura été une véritable révélation pour les propriétaires de bars chaumontais. Ils ne s’attendaient pas à un tel succès et ont vu, pour certains, leur chiffre d’affaires du jour être multiplié par trois.
Les Français regardaient l’arrivée de la coupe du monde de football au Qatar du coin de l’œil. Plus de la moitié disait vouloir la boycotter au nom des droits de l’Homme et, au final et en finale, personne n’a résisté offrant à la télévision ses meilleures audiences avec 25 millions de téléspectateurs dont ceux qui étaient dans les bars. Médiamétrie, par on ne sait quel miracle, est arrivé pour la première fois à comptabiliser la fréquentation des bars.
A Chaumont, justement, les bars ont vu leur affluence monter au fur et à mesure de la compétition avec, en point d’orgues, la finale entre la France et l’Argentine. Sylvain Baumann, au Parisien, confie que la coupe du monde a boosté le mois de décembre avec une montée crescendo pour aller vers la finale. Il note que les matchs du mercredi ont attiré les foules et, évidemment, plus particulièrement ceux de l’équipe de France.
« Il n’y a que le foot qui peut déplacer les foules ainsi. »
Les propriétaires de bar comme lui ou comme Arnaud Lamotte au K32 pouvaient douter de ce succès du fait que l’événement se déroulait en hiver. Ils ont vite été rassurés pour, en définitive, un effet similaire aux périodes estivales. La seule différence est que les terrasses ne sont pas ouvertes, que le nombre de places est donc limité et qu’il a fallu refuser des personnes par manque d’espace.
Pour la finale, Sylvain Baumann raconte avoir été obligé de fermer les portes, d’embaucher un vigile et de refuser, hélas, l’accès à des amateurs de foot. D’ailleurs, certains avaient pris leurs précautions. Un groupe d’amis a « squatté » une table dès 9 h du matin pour ne plus la quitter avant la fin de France-Argentine.
L’aubaine des matchs de foot à 20 h
Au Parisien, l’heure de diffusion des matchs, à 20 h, ont également été une aubaine. « Elle permettait aux clients de venir tôt, de bonne heure. Par contre, les restaurants ont davantage souffert de ces horaires » selon Sylvain Baumann. Il conclut : « en matière d’animations, entre un DJ, des concerts, un défilé et la coupe du monde, le mois de décembre est un bon mois ».
Arnaud Lamotte note une inversion dans ce mois traditionnellement festif à la fin et plus atone au début. Cette fois, les quinze premiers jours ont été exceptionnels. Il note qu’à chaque fois que l’équipe de France jouait, le chiffre d’affaires était multiplié par trois. « Durant la finale, je n’avais jamais vu un bar comme ça en plein hiver en 28 ans de métier » dit-il.
Nouveaux clients
Il appuie sur l’attrait pour l’équipe de France qui se traduit en termes d’affluence avec une montée en puissance après les poules. « Pour le dernier match, nous avons été assaillis. Des supporters attendaient devant le bar une heure trente avant le match. Il n’y a que le foot qui peut déplacer les foules et générer une liesse collective ».
La retransmission de telles compétitions est aussi l’occasion, pour les bars, d’attirer un nouveau type de clientèle. Les fans de sport recherchent une ambiance, une autre dimension en mélangeant passion et festivité. Il conclut : « la coupe du monde aura été, en définitive, extrêmement positive pour les bars chaumontais ».
Frédéric Thévenin