Balle perdue de chasse : un drame évité entre Eclaron et Braucourt
Dimanche 25 février, Romain a sans doute frôlé la mort. Au volant de sa voiture, entre Eclaron et Braucourt, le jeune homme a vu une balle de chasse perdue briser la vitre côté conducteur pour se nicher dans la banquette arrière. La cartouche est passée entre lui et sa passagère.
Romain se souviendra longtemps de cette journée du dimanche 25 février 2024. Le Réunionnais âgé de 20 ans, qui travaille à Saint-Dizier, est au volant de sa Mercedes, à 90 km/h – « j’avais mis le régulateur » – le temps de midi, sur la Départementale 384 entre Eclaron et Braucourt. A ses côtés, une passagère, Clara, âgée de 20 ans comme lui. Devant lui, dans un autre véhicule, se trouve Steven, un de ses amis. Et puis trois autres véhicules derrière. « Nous partions tous à un rassemblement automobile vers Troyes, nous sommes tous des passionnés », indique Steven.
Soudain, Romain entend un « gros boom » dans sa voiture. « Je n’entendais plus rien avec les éclats de vitre, je me suis arrêté brusquement, j’ai rouvert les yeux et on a compris qu’on avait pris une balle », témoigne le conducteur. Dans le même laps de temps, il entend d’autres tirs de chasse depuis la forêt du Der et voit l’impact de la balle de calibre 12 nichée dans sa banquette arrière.
« J’avais des débris de verre près des yeux »
Réalisant ce qui vient d’arriver, Romain et ses amis sont tous sous le choc. « On a interpellé des chasseurs, ils sont venus vers nous. Ils voulaient qu’on s’arrange à l’amiable mais nous avions déjà appelé les gendarmes », poursuit le jeune conducteur. Les gendarmes de la communauté de brigades d’Eclaron arrivent sur place un quart d’heure après l’incident et commencent leurs investigations.
Les sapeurs-pompiers locaux se rendent également sur les lieux. Le conducteur et sa passagère, qui avaient des débris de verre sur le visage, ont été transportés vers le centre hospitalier de Saint-Dizier. « J’avais aussi des débris près des yeux, ils ont contrôlé ma vision », reprend Romain. Si les gendarmes n’ont pas souhaité communiquer sur leur enquête en cours, ils ont saisi le véhicule impacté pour réaliser une expertise.
« L’enquête est en cours pour déterminer les circonstances d’usage de l’arme lors de cette partie de chasse, et comprendre précisément ce qui s’est passé », indique le procureur de la République de la Haute-Marne, Denis Devallois, qui devrait être en mesure de nous fournir plus d’éléments au début de la semaine prochaine.
« On a un incident au cours d’une battue. L’enquête administrative et judiciaire devra déterminer l’origine du tir et son auteur, et savoir si les règles ont été respectées ou pas », indique Vincent Montibert, directeur de l’Office français de la biodiversité (OFB) de Haute-Marne. En co-saisine avec la gendarmerie, l’OFB cherche à récupérer un maximum d’éléments. « Plusieurs lots de chasse sont présents sur le secteur, reste à savoir quelle société est concernée », reprend Vincent Montibert.
Selon Romain, qui a porté plainte mardi 27 février auprès de la gendarmerie d’Eclaron, « les enquêteurs savent quel chasseur a tiré ». Partagé entre le soulagement d’avoir évité le pire et une profonde colère.
N. F.