Balade à la découverte du street art et du graffiti chaumontais
Ville du graphisme, Chaumont compte également des street artists et grapheurs qui s’expriment sur le skatepark du boulevard Voltaire, mais pas seulement. Sern Two dévoile ses lieux préférés et se confie sur sa passion. Qui pourrait trouver un nouvel écho au centre-ville.
Depuis deux ans, Sern Two laisse son empreinte artistique dans le centre-ville, mais aussi à Choignes et sous des ponts de la quatre-voies. Les passants qui sont à proximité du boulevard Voltaire ont forcément déjà aperçu un de ses graffitis ou portraits. Il a notamment réalisé l’hommage à Benjamin Battistel, l’ancien président du FC Saint-Gilles à Langres, décédé à Chaumont en décembre 2022.
« Je fais autant du street art que du graffiti. Quand j’étais petit, ma mère me disait « il faut bien écrire ». Je m’amusais à faire de belles lettres et ça m’a conduit au graffiti, même si je dessine depuis mon adolescence, ce qui m’a aussi mené au street art. Le graffiti me parle plus que le street art, mais c’est ce qui parle le moins aux gens », confie Sern Two.
Pour trouver ses œuvres les plus cachées, les curieux doivent prendre le temps d’une longue marche, d’une petite balade à vélo ou de quelques minutes de voiture depuis le centre-ville. A Choignes, le lieu se déniche en prenant le chemin conduisant à la forêt située à côté de l’écluse n°23. Du côté de la quatre-voies, un de ces lieux se rejoint par la D65 à la hauteur de Fritland, en longeant le chemin à droite de la société mixte de tir. Un autre, par la D200, à la sortie de Condes, en direction de Brethenay.
Vers un lieu dédié en ville
Le choix de ces lieux plutôt cachés n’est pas pour le plaisir de l’aventure, mais parce que faire figurer de l’art urbain sans l’accord du propriétaire des murs peut être considéré comme une dégradation de biens. A Chaumont, le skate-park est le seul lieu aujourd’hui toléré. « Pour peindre, je prends mon escabeau, des bombes et pots de peinture, des pinceaux ou rouleaux… J’ai facilement 50 kilos à porter. J’aimerais avoir un espace plus proche, dans Chaumont… Au moins pour ne plus avoir à porter mes affaires aussi longtemps », plaisante Sern Two.
« Il y a le respect du plus ancien et du travail de l’autre. »
Ce qui pourrait arriver prochainement. Des discussions sont en cours avec la Ville pour dédier un lieu au street art et au graffiti. « J’aimerais un mur où tout le monde peut se retrouver, que chacun puisse apprendre les uns des autres. Un jeune qui voudra tagguer le fera, peu importe les interdits. C’est son « kiffe de jeunesse ». S’il a un mur dédié, il va pouvoir s’appliquer et évoluer dans un cadre. »
Ce qui tient particulièrement à cœur à Sern Two ? Les valeurs de l’art urbain, et il les chérit. « Il y a le respect du plus ancien et du travail de l’autre. Le milieu m’a aidé à apprendre à me débrouiller et à casser ma timidité. » Aussi, les grapheurs forment une communauté et partent souvent dans d’autres villes pour s’essayer à différents environnements. « On s’héberge les uns les autres et on s’entraide. C’est un milieu riche en échanges. »
Julia Guinamard
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