Bafa Territoire : vers une offre moins importante en 2024

FORMATION. En trois ans, la Ville de Saint-Dizier a formé 61 animateurs via son dispositif Bafa Territoire. Si la demande ne faiblit pas, l’offre en 2024 pourrait être moins importante. La faute à une non-habilitation par la Drajes pour la troisième année de suite. Explications.

« Ce qu’on demande, c’est « Aidez-nous à vous aider ». » C’est avec un sentiment de « déception », selon ses propres mots, que Mokhtar Kahlal, adjoint à la Jeunesse, évoque la session 2024 du Bafa Territoire (Brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur). Lancé en 2021 par la Ville de Saint-Dizier, ce dispositif permet aux locaux de se former en l’espace de trois mois, pour la somme de 100 € (la collectivité prend à sa charge environ 1 000 €). « Il y avait un réel besoin. La première année, le Clel n’était pas sûr de pouvoir ouvrir en août, comme il le fait historiquement », se souvient Leïla Aba, déléguée à la Jeunesse.

D’abord à destination des Bragards, le dispositif a été élargi aux habitants du Grand Saint-Dizier, Der et Vallées. Sur ces trois années, 61 animateurs ont été formés.

Incertitudes

Mais pour cette année 2024, la voilure risque d’être réduite. « Ce n’est pas une question d’argent, car nous obtenons facilement les financements », tempère Mokhtar Kahlal. La raison est un peu plus politique : « Depuis trois ans, nous demandons à la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports (Drajes) pour être habilités comme centre de formation. C’est le troisième refus. Je ne comprends pas » (lire ci-dessous). « Le dossier a été déposé en septembre, nous avons eu la réponse six mois après », ajoute Alexandre Zeien, responsable du Centre socioculturel. Concrètement, cette habilitation permettrait à la Ville d’être reconnue comme les Francas ou le club Léo-Lagrange, et de pouvoir organiser plusieurs sessions à l’année avec un public plus large, pour faire face aux besoins, notamment dans les écoles.

La patience de l’adjoint a atteint ses limites. A tel point que, pour cette année 2024, il a été envisagé de tout arrêter. « J’y ai pensé », assure-t-il en toute transparence. « Ce n’est pas du chantage, mais à quoi bon se démener si plus haut on ne comprend pas ce que l’on fait ? » Finalement, sur les conseils de ses acolytes et notamment de Leïla Aba pour qui « on ne peut pas rester sans offrir une possibilité aux jeunes », la poursuite du Bafa Territoire est en bonne voie. En revanche, Mokhtar Kahlal l’annonce, « ce sera un service minimum. C’est-à-dire que nous ne formerons pas 24 animateurs comme l’année dernière. » Un jury sélectionnera les candidats, sachant qu’il y a déjà 50 personnes sur liste d’attente. « Ce matin (lundi 25), au CSC, il y a eu trois coups de téléphone, trois demandes d’information sur le Bafa Territoire », illustre Alexandre Zeien.

Les services ont déjà anticipé différents scenarii, soit pour une mise en œuvre aux prochaines vacances, soit pour juillet, avec une connotation aquatique liée aux besoins locaux, comme pour la récente association FNMNS 52 de maîtres-nageurs. « Dans l’idéal, c’est mieux en avril en cas de besoin pour juillet, mais aussi pour que les candidats puissent enchaîner à la rentrée de septembre », justifie Leïla Aba. Plus qu’un diplôme d’animateur, « le Bafa permet à beaucoup de monde de trouver sa voie », conclut Alexandre Zeien.

Louis Vanthournout

l.vanthournout@jhm.fr

Renseignements et inscription auprès du CSC, au 03.25.07.79.88. Information collective le samedi 30 mars 2024 à 10 h 30.

En attente

Suite à ce énième refus de la Délégation régionale académique à la jeunesse, à l’engagement et aux sports, Mokhtar Kahlal explique qu’un « recours gracieux a été déposé auprès du recteur d’académie. A chaque refus, nous avons tenu compte des éléments à modifier, mais là… C’est d’autant plus frustrant que nous avons d’excellentes relations avec les services de l’État en Haute-Marne. » Illustration en décembre 2023, lors de la cérémonie de remise des diplômes du Bafa, la présence de Sébastien Bailleul, chef du service départemental à la Jeunesse, à l’Engagement et aux Sports en Haute-Marne. « J’invite les responsables à venir voir ce que nous faisons ici », conclut l’adjoint.