Axel Clerget : « J’adore être dans la peau de l’outsider »

Le Marnavalais Axel Clerget dispute, dimanche 6 août, le Masters, à Budapest, en Hongrie. L’occasion pour lui d’enchaîner avant des vacances bien méritées. Si la concurrence s’annonce féroce, le 35^e mondial, qui a arraché son billet sur le Grand chelem, au Kazakhstan (3^e), a l’expérience des grands rendez-vous.

Après sa récente troisième place en Grand chelem, au Kazakhstan, le Bragard Axel Clerget, 36 ans, dispute le Masters, à Budapest, ce dimanche 6 août, en Hongrie. « C’est l’une des plus grosses compétitions d’ici les Jeux olympiques de Paris. Et aussi depuis Tokyo 2021. Cela sera un bon test et cela va me permettre de voir où j’en suis. Cela marque aussi la fin de mon retour à haut niveau après mon opération. Je me sens prêt et j’ai hâte de faire de belles choses sur ce Masters », résume l’actuel 35^e mondial, 28^e des trente qualifiés à cette compétition qui réunit tous les meilleurs.

Après une saison 2023 déjà aboutie, avec trois podiums sur les Grands prix du Portugal, d’Autriche, avant celle obtenue au Kazakhstan, Axel Clerget trouve « cette saison très belle, avec des podiums, avant 2024 qui s’annonce très excitant, avec la course à la qualification aux Jeux. Je vais prendre les tout meilleurs en Hongrie, mais j’ai l’habitude et l’expérience. Le fait de ne pas être tête de série sur les premières compétitions ne m’a pas empêché de monter sur le podium sur mes dernières sorties. J’ai moins de points que d’autres judokas car on marque moins en Grand prix, alors que le niveau était relevé. Je ne pense pas que mon classement actuel reflète mon niveau. Mais j’adore être dans la peau de l’outsider, comme sur mes deux médailles mondiales où je sors un favori rapidement, sur les deux premiers tours », poursuit le Nord Haut-Marnais, en confiance.

« Je suis en confiance »

Son récent stage de préparation à Montpellier, avec l’équipe de France, a été positif. « J’ai eu de bonnes sensations et je suis monté en puissance, avec un gros bloc physique pour passer à un judo de plus en plus précis. Il y a vraiment beaucoup de points positifs. C’est dommage qu’il n’y avait pas d’étrangers, mais je sais les “prendre” directement en compétition. Au-delà du stage, j’ai battu récemment des cadors de la catégorie. Sur le Masters, les détails vont faire la différence », enchaîne le Marnavalais. Ils seront deux Français en lice, avec Alexis Mathieu (13^e mondial). L’autre tricolore, Maxime-Gaël Ngayap-Hambou, est blessé après sa participation aux Jeux européens, en Pologne.

La statistique est qu’Axel Clerget a empoché le Masters, très jeune, en 2010, et qu’il y a fini cinquième en 2016. Pour le reste, cela a souvent été compliqué et pas forcément son objectif. « A chaque fois, cette compétition était très mal placée, souvent après des Mondiaux, en décembre. Mais les fois où je me suis préparé, j’ai été performant. »

Si un podium en terre magyare serait « magnifique », le judoka ne veut pas se projeter. « Je suis dans l’instant, le travail. Il faut être méthodique. Physiquement, j’écoute mon corps qui est beaucoup moins blessé. Je suis sur un bon rythme de croisière et je peux bien avancer », poursuit le double médaillé mondial et champion olympique par équipes mixte. Ensuite, viendra le temps de vacances bien méritées.

« Je dois faire cette pause »

« Si je veux tenir jusqu’aux JO de Paris, je dois faire cette pause. Il y aura ensuite les championnats d’Europe, en novembre, à Montpellier, un gros tournoi de Paris, en février, avant sans doute un stage au Japon entre les deux. Je reste sur des bonnes performances, je suis en confiance et j »espère que cela va se traduire en Hongrie », conclut le judoka haut-marnais, qui va tout faire pour enchaîner avec un nouveau bon résultat, là même où il s’était incliné au deuxième tour, en championnat du monde, alors qu’il était N°2 mondial, en 2017. Et où il était forfait pour les Mondiaux 2021, en juin, quelques mois avant les JO de Tokyo, la faute à des adducteurs qui le faisaient tant souffrir. Mais les époques changent et la motivation et l’expérience d’Axel Clerget, désormais en pleine possession de ses moyens, permettent d’espérer une belle place.

Son premier tour sera contre un Ouzbékh de 21 ans, Mamatrakhimov, 5^e du Grand chelem de Tachkent, en mars, avant un possible affrontement contre le vainqueur du duel Macedo (Brésil)/Zgank (Turquie). Jouable.

Nicolas Chapon

n.chapon@jhm.fr