Axel Clerget : « cela complique ma préparation »

Le coup a été dur à encaisser. Mais Axel Clerget, judoka à Marnaval/Saint-Dizier, avant de passer à Sucy judo, en a vu d’autres… Celui qui n’est ni plus ni moins que le N°2 mondial de sa catégorie des -90 kg et vice-champion d’Europe, en Pologne, a été contraint de se faire opérer de l’appendicite qui lui cause des tourments depuis un petit moment. «Je sentais que cela me tiraillait dans le bas du ventre depuis une quinzaine de jours. Je pensais que c’était un souci d’ostéopathie. Mais la veille de partir en stage en équipe de France, pour la préparation physique au Mondial, cela me tirait encore plus fort en bas à droite, au même endroit qu’il y a deux mois. Le traitement à base d’antibiotiques a bien fonctionné, mon appendice étant redevenu normal, après avoir été épais. C’est comme cela. Je ne suis pas dans le doute car je sais gérer ces situations. Mais cela complique ma préparation des Mondiaux en Hongrie», analyse lucidement Axel, opéré il y a une grosse semaine en urgence. Au repos forcé pendant deux semaines, il va reprendre par le vélo, puis la balnéothérapie et le judo, dans un laps de temps compris entre quatre et six semaines, ce qui l’amène à début juillet. «Il me restera à ce moment-là huit semaines de préparation. Depuis la mi-février, je n’ai eu que cinq vraies séances de judo, avant les “Europe”, car j’ai levé le pied après cette compétition, avec des petites douleurs au poignet. Huit semaines, cela me laisse le temps nécessaire pour me préparer, que ce soit au niveau de la concentration, de la prise de garde ou du travail au sol. D’ailleurs, parfois, quand la préparation est trop longue, cela peut engendrer des blessures. J’ai rendez-vous aujourd’hui (hier) avec les coaches pour réorienter mon programme», poursuit le Haut-Marnais, toujours N°2 mondial derrière le Serbe Kukolj, malgré son inactivité sur le circuit.

«Rien à voir avec notre milieu»

Dimanche, Axel a en tout cas pu décompresser et penser à autre chose Porte d’Auteuil. «J’aime tous les sports, donc le tennis. Je suivais tout quand j’étais plus jeune, jusqu’à 17-18 ans, dont Roland-Garros et le Tour de France, où je connaissais tous les coureurs, leurs équipes. Depuis, avec les études, je suis plus centré sur mon sport, mais je suis les résultats. En revanche, je ne prends pas de plaisir à y jouer car je ne suis pas bon», sourit le Bragard.
Placé sur le court Central, invité dans le cadre de Paris 2024, Axel a pu voir les matches Monfils-Gasquet, Bacsinszky-Venus Williams ou encore Djokovic-Ramos Vinolas. «Je fais partie des ambassadeurs de Paris 2024. Je suis moins connu que Teddy Riner, Tony Yoka ou Tony Parker, mais j’interviens sur les problématiques environnementales, par exemple dans les lycées. Une vidéo sera d’ailleurs diffusée lors de l’étape du Tour entre Vesoul et Troyes, où je parle du lac du Der.»
Ce qui l’a le plus marqué à Roland, dimanche, c’est «que l’on voit quand un joueur va craquer. Au judo, tout va très vite. On prend le dessus techniquement. Là, par exemple, on sentait que Gasquet n’était pas bien et il a finalement abandonné. Si c’est musculaire, cela ne sert à rien de forcer. Au judo, après une grande compétition, on peut décompresser. Là, au tennis, il y a tout le temps des tournois. La Suissesse Bacsinszky a gagné contre Williams car elle a varié son jeu et su changer de rythme», analyse Axel Clerget, déjà venu il y a deux ans.
Outre les matches, Axel a pu côtoyer d’autres sportifs au Village. «Il y avait vraiment beaucoup de monde et énormément de gros sponsors. Cela n’a rien à voir avec notre milieu. C’est un environnement très chic, qui ne correspond pas vraiment au mien. C’était vraiment une belle expérience. J’ai pu rencontrer des gens d’autres sports, comme le ski ou le volley, qui ne sont pas à l’INSEP. C’était vraiment très enrichissant», conclut Axel Clerget, qui garde toute sa détermination malgré les embûches sur son chemin depuis le tournoi de Paris, en février.

Nicolas Chapon