Avenir Santé Sud Haute-Marne ne désarme pas
A la suite d’un conseil d’administration, Avenir Santé Sud Haute-Marne a invité la presse pour un point de rentrée où l’association des usagers constate une dégradation de l’accès aux soins et surtout maintient sa position par rapport aux hôpitaux.
C’était un conseil d’administration de rentrée pour l’association des usagers des hôpitaux et de l’offre de soins dans le Sud Haute-Marne qui s’est tenu ce samedi 13 janvier dans les locaux du PETR. Force est de constater que les sujets d’actualité ne manquent pas. Et la situation de l’hôpital langrois inquiète Avenir Santé Sud Haute-Marne. «L’hôpital continue à perdre des médecins. Un cardiologue ne va pas donner de suite», illustre Matthieu Thiébaut, président de l’association.
Très préoccupante reste la situation des urgences à Langres. «Encore hier, il y avait douze patients aux urgences dont quatre étaient dans le garage», relève Elisabeth Cardot de l’association. Voilà des mois que les médecins urgentistes alertent sur les conditions présentes pour les patients dans ce service. La voiture d’intervention ne peut plus être stationnée dans son garage puisqu’il est occupé par des lits. Une voiture qui est donc mise à l’abri dans le sas dédié aux transferts des patients des ambulances car le matériel médical fragile doit être conservé au chaud.
Aussi, les ambulances doivent faire le transfert des patients à l’extérieur. Par -4°C, comme nous avons pu le constater encore ce samedi 13 janvier, ce n’est pas digne d’un établissement hospitalier en 2024. Avenir Santé Sud Haute-Marne note par ailleurs que ces conditions ont évité d’être montrées au nouveau préfet lors de sa tournée des services le 31 décembre…
Avenir santé : « Que les maires assument »
Les dernières cérémonies de vœux à Langres et à Chaumont ont apporté leur lot de contrariétés à l’association des usagers. «Les irréductibles» dont le maire de Chaumont, Christine Guillemy, a évoqué lors d’une conférence de presse de rentrée ne passe pas.
«Si être irréductible, c’est être soutenu par 580 soignants, par 310 membres d’Avenir Santé, par près de 6 000 personnes lors de la manifestation de septembre, alors oui nous sommes pleinement des irréductibles. On considère toujours que le projet médical de l’ARS (Agence régionale de santé, NDLR) et soutenu par les maires de Chaumont, Langres et Bourbonne n’est pas la solution pour avoir accès à des soins de qualité. Nous avons fait des propositions avec le comité de pilotage.
Mais on constate que politiquement elles ne conviennent pas. On garde le même cap. Nous ne sommes pas défaitistes même si on nous entraîne dans une marche forcée. Et puisque nos élus sont devenus des spécialistes de la santé, qu’ils s’occupent de la thématique de la dépendance, de la situation dans les Ehpad. Mais qu’ils aillent jusqu’au bout», tance Mathieu Thiébaut.
Et de poursuivre : «Il faut mettre élus et l’ARS face à leurs responsabilités.»
«On souhaite tous nos vœux de santé à la population. Nous ne sommes pas que contestataire. Nous sommes force de propositions. La situation de l’offre de soins n’est pas satisfaisante. Que les maires des trois villes assument», martèle le président.
Ph. L.